Lors de l’étude des crédits budgétaires qui a débuté aujourd’hui, la porte-parole de Québec solidaire a formulé deux demandes minimales au chef du gouvernement : la bonification des offres patronales pour les travailleuses du secteur public et le respect de l’obligation qu’a le gouvernement de procéder à une analyse différenciée selon les sexes (ADS) avant de mettre en place toute nouvelle loi, programme, politique ou mesure découlant du dernier budget libéral.
« 75 % du personnel dans le secteur public sont des femmes. Elles sont éducatrices, enseignantes, infirmières et d’autres types de professionnelles qui prennent soin de nos enfants et de nos parents. Les offres salariales du gouvernement n’équivalent même pas à la hausse du coût de la vie, ce qui en bout de ligne va appauvrir ces centaines de milliers de Québécoises. Ces offres sont un véritable affront à l’égalité des chances et le gouvernement doit refaire ses devoirs », explique la députée de Gouin.
Selon elle, l’austérité fait déjà mal aux femmes. Elle rappelle que selon le « Portrait des Québécoises en 8 temps » dressé par le Conseil du statut de la femme au début du mois, le revenu d’emploi des femmes travaillant à temps plein correspondait en 2013 à 75,3% de celui des hommes, une baisse par rapport aux 76,2% de 2007. En 2013, les femmes gagnaient un salaire horaire moyen de 21,04 $, contre 23,95 $ pour les hommes et l’écart s’est accru par rapport à l’année précédente. En effet, le salaire horaire des travailleuses représentait 87,9 % de celui des hommes en 2013, un recul par rapport au ratio de 89,2 % en 2012 « N’est-ce pas là un signal inquiétant que les compressions des différents gouvernements depuis la crise financière ont davantage dégradé les conditions économiques des femmes que celles des hommes ? », soulève Mme David.
La députée solidaire a aussi rappelé au premier ministre Couillard son obligation de procéder à une analyse différenciée selon les sexes (ADS) avant de mettre en place toute nouvelle loi, programme, politique ou mesure pouvant avoir des impacts sur les femmes. En vertu de la politique gouvernementale « Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait », l’ADS vise à intégrer le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes à l’ensemble des décisions gouvernementales, ainsi que dans celles des instances locales et régionales. « Qu’attend le premier ministre pour obliger ses ministres à respecter cette obligation ? », ajoute-t-elle.
Finalement, Françoise David a dénoncé le choix fait par le gouvernement libéral d’injecter 1,6 milliard $ dans le Fonds des générations plutôt que d’investir dans les services publics qui sont en majorité assumés et utilisés par des femmes. « En coupant en santé, en éducation, dans les services de garde et tout le reste, les libéraux comme les péquistes avant eux s’attaquent à l’égalité des chances. En réalité, ils font passer l’austérité avant l’égalité », conclut-elle.