Pire encore, Airbnb fait parvenir aux locateurs et locatrices un message leur suggérant d’opter pour des locations à long terme, soit de plus de 31 jours. En conséquence, à Montréal les locations dites à long terme sont passées en quelques jours de 17% à 60% du total des annonces, et à Québec de 18% à 30% du total. Or, cette manipulation est en fait un subterfuge qui permet de ne pas se conformer à la Loi sur l’hébergement touristique. Le but n’est manifestement pas non plus de respecter les lois régissant les relations entre locataires et propriétaires du Code civil du Québec, ce qui est obligatoire pour toute location résidentielle de plus de 31 jours. En clair, Airbnb encourage les comportements frauduleux visant à se soustraire à la loi.
De telles manipulations ont été observées à Toronto. Ainsi, selon Thorben Wieditz de la coalition Fairbnb Canada, « Airbnb répète au Québec la même astuce réglementaire utilisée à Toronto. Après la promulgation des règles de location à court terme de la ville en 2021, Airbnb a déplacé des milliers d’annonces illégales vers une durée de location minimale de 28 jours, les repoussant ainsi hors du système réglementaire. En conséquence, plus de 12 000 annonces sur la plateforme d’Airbnb échappent à la surveillance réglementaire à Toronto ».
Le porte-parole du RCLALQ Cédric Dussault interpelle la Ministre du Tourisme, Caroline Proulx : « Le RCLALQ dénonce avec véhémence ce tripotage par Airbnb et demande au Gouvernement du Québec d’intervenir immédiatement pour mettre fin aux comportements illégaux de cette multinationale et des personnes qui en profitent ».
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