Prologue
Ils s’offrent du bon temps au « sélect » Forum économique mondial de Davos rendu possible grâce au financement de 1 000 entreprises membres qui versent chacune une cotisation annuelle d’environ 50 000 dollars. La 41ième édition aura lieu du 20 au 24 janvier 2025 et des sources non officielles marquées d’un cryptique X nous informent qu’un certain « Citizen Trump », un bouffon bouffeur de Big Mac et dangereux psychopathe à l’Oreille Cassée, nouvellement réassermenté à la présidence des États-Désunis d’Amérique aurait la ferme intention après le Canada, le canal de Panama et le Groenland de se porter acquéreur des Alpes suisses ! Rien de moins au nom de la doctrine MAGA – formule creuse usurpée au libertarien et benêt Ronald Reagan – et plusieurs soupçonnent déjà « l’Ombre Jaune » de son banquier privé et « Musketeer » de poche se profiler derrière ces Magas transactions aux méthodes Mar-a-Lago.
Chapitre I
Lors de ce pompeux gala privé, ces chef-fe-s d’État, ces ploutocrates et ces magnats de l’industrie et de la finance s’affichent en spectacle tels de malicieux fanfarons caméléons qui se prennent pour des paons et se colorent ou se décolorent la crinière socio-écomico-politique et la torsadent selon les tendances. Puis, à l’aune des indices des marchés et à l’aube des humeurs du temps se plaisent à jouer les Sherlock Holmes en herbe – pas toujours verte – en reniflant d’enivrantes occasions d’affaires aux odeurs de silicone. Ainsi, on se dandine allègrement le popotin simulant la danse de la pluie – est-ce de l’appropriation culturelle ? – en espérant faire tomber de juteux deals du ciel. On passe des commandes de livraison de beau temps sur Amazon pour blanchir les réputations et écoblanchir les affaires tout en étant confortablement campés à califourchon sur une vision étriquée de la société. Tout ce petit monde en profite pour se toiser les uns les autres, se bomber le torse huilé d’arrogance et gonflé aux stéroïdes de l’inanité avec leur teint basané d’insouciance. Cela, tout en arborant un large sourire de Joker dissimulé sous des allures de Joconde et se comportant tels des vautours aux griffes acérées et toujours aux aguets pour réaliser de fructueuses passes d’argent et solidement juchés au pinacle des Alpes suisses saupoudrées de sucre blanc à glacer – mais qu’à force de fondre disparaîtra bientôt et l’argent d’Elon Musk avec –. Ces convives trinquent en chœur avec leurs cocktails glacés de froideur et leurs pétillantes bulles enflutées de fatuité et tout à l’image des pingouins de l’Arctique se pavanent fraîchement fagoté-e-s dans leur smokey smoking de soirée – gracieusement confectionné au Xinjiang en Chine par des Ouïghours –, amidonné à la vanité et pressé aux pantalonnades. Ces pseudo-élites, membres d’une coterie d’esbroufeur-e-s privilégié-e-s, se plaisent à discarter les pièces de l’échiquier mondial et barouetter des vents d’incertitude, faire tinter leur tirelire et rêvasser à leur mago numéroté, cadenassé et évadé – Chut ! – dans des îles parafisciaques et tout en se racontant des contes chimériques et comptant leurs « actions ». Ils poussent même la bigoterie et la momerie jusqu’à échafauder et imposer des politiques sociales et prescrire des diktats économiques en supplantant sans scrupules les revendications légitimes des citoyens et citoyennes et en passant outre leurs volontés et leurs réels besoins. Ils songent aux contrées qu’ils leur restent encore à piller ainsi qu’aux tribus « barbares » à détrousser de leurs tributs, mais à tout de même redresser les perspectives de ces pauvres nations afin de mieux les « évangécapitaliser ». Ces détrousseurs de sens et scalpeurs de destinées frénétiquement assoiffés de pouvoir et affamés de richesses s’imaginent symboliser l’incarnation vivante des néo-conquistadors des temps actuels cavalcadant à bride abattue avec leur VUS sur les chemins de la croissance débridée des marchés fluctuants dans le but de régenter le monde et sauver le capitalisme des désastres climato-militaro-socio-politico-économiques, mais dont ils sont souvent les responsables.
Chapitre II
Toutefois, une fois leur indécent et pétulant petit party privé annuel achevé et pour se faire pardonner – on se demande bien de quoi ? –, ces pseudo-élites décident de se mettre à jouer aux bienveillant-e-s praticien-nes de fortune. Ainsi, elles tentent de venir en aide croûte que coûte à une certaine Madame l’Économie pour soigner ses accablantes dettes – purs produits d’un système corrompu à l’os de la duperie et à la chair de l’ignominie – que devront hériter et se partager les pauvres automates atterrés et agglutinés au bas du sommet. Pour se faire, en empoignant les courroies de la camisole de force de la nécessiteuse dame en manque de liquidité et tourmentée par les audits financiers, excédée par les jérémiades incessantes des miséreux banquiers et accablée par les décotes, on l’escortera bras dessus, bras dessous jusqu’à une spacieuse suite d’un hôpital privé. La « pauvre dame », même si elle avait vainement tenté de tout dissimuler, on apprendra alors à la publication de son bulletin de santé confidentiel émis par la BMMPR (Banque mondiale médicale des pas riches) qu’elle a gravement chuté sur le parquet des indices, brisé les cordons de sa bourse, esquinté ses talons de chèque et souffre d’une profonde dépression aggravée par une lancinante fatigue inflationniste galopante et dont les signes et les effets s’apparentent à ceux de la Covid de Wehan. Un virus souvent désigné sous les dénominations de « bien commun ou politiques sociales » et dont les symptômes délétères sont liés à la recherche de liberté et de justice, soit la solidarité, la redistribution et la réduction des inégalités. Ce virus pandémique infecte épisodiquement le système immunitaire des marchés engorgés d’instabilité et gorgés de bulles spéculatives. Mais grâce à sa « buona fortuna », Madame E. est tenue loin des civières de contention parquées pêle-mêle – plutôt çà et là, selon un mémo correctif émanant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), division Agence Santé Québec, transmis par bélinographe – dans les corridors achalandés des urgences atteintes de paralysie dégénérative privative causée par des troubles pathologiques du système nerveux central en mauvais État et les lobotomies à répétition des structures.
Chapitre III
Ainsi, des spécialistes privés, formés et copieusement rémunérés avec des fonds publics et surtout bien obligeants l’attendent fébrilement avec un défibrillateur à budget déficitaire. Pour ensuite lui prodiguer en urgence une coloscopie financière suivie d’une transfusion de liquidité dans ses veines bancaires, panser ses placements boursiers et lui administrer une bonne vieille mixtion par voie rectale. Nous parlons ici d’une délicate et éprouvante implantation d’un plan stratégique de sauvetage. Ouille ! – Demandez à l’Argentine et la Grèce, elles sont passées par là et elles en ressentent encore de vives séquelles. Bientôt, se sera au tour de l’Ukraine, du Liban, de la bande de Gaza et peut-être celui de la Syrie et du Soudan –. Il s’agit d’un spécimen unique de suppositoire couteux et coupant aux effets secondaires toxiques pour les services publics. Soit un traitement privilégié spécialement concocté par les bons soins de l’oncle collogue FMI (Fonds monétaire international) afin de soulager sa dette publique cancéreuse et éliminer au plus vite ses atroces métastases inflationnistes galopantes. Finalement, afin de parachever son traitement d’électrochocs obligatoire, on lui administrera progressivement, avec ou sans son consentement, une infiltration épidurale salutaire dans les équipements collectifs ainsi que dans certaines parties gardées confidentielles de sa fragile anatomie socio-économique. Ce traitement de choc sera suivi d’une inévitable et pénible, mais salvatrice ponction dans les systèmes de protection sociale afin d’éviter la résurgence d’un déficit et maintenir l’obligée cote triple AAA pour demeurer bien vu des marchés boursiers et obligataires et des agences de notation – ceux-là mêmes responsables de la crise des Suprimes de 2008 qui a entraîné des millions de ménages dans les méandres du désespoir et les bas-fonds de la misère –. Voilà, c’est ça la quintessence de la bienveillance du capitalisme : soit d’être à la fois gentiment mais fermement tout séant sur la répartition des dettes et des déficits entre les classes laborieuses et d’être béant d’admiration et de reconnaissance devant l’actionnariat tout puissant – Alléluia ! –, les bourses et les banques parce qu’ensemble ils créent de la richesse et amoncellent de belles grosses bulles de profits pour l’avenir – l’avenir de Qui ? –. Suite à cette diligente et indispensable thérapie, la pauvre Madame E. s’en trouvera tout de même fort aise d’avoir ainsi pu sauver son économie souffrante de problèmes de ballonnements intestinaux à son PIB et de récessionnite chronique, conserver une partie de « ses » richesses et d’être de nouveau bien portante, tout au moins en apparence – mais pour combien de temps encore ? –. Cependant, cette Madame E. n’est pas sans savoir qu’elle s’est tout de même placée dans l’obligation première d’emprunter de gros capitaux à forts taux afin de parvenir à rembourser sa délicate et onéreuse opération de sauvetage.
Chapitre IV
Hélas ! Chassez au trot le naturel, il revient aussitôt au galop … Ainsi, à la suite d’une gestion bureaucratique, libertarienne et surtout électoraliste des fonds publics et à l’attribution insouciante d’énormes subventions et de placements malavisés, l’Impératrice Austérité, – Sis si, elle-même – réapparaît dans le décor et oblige Madame E. à agir fermement et prestement. La pauvre Cheffe économe aura donc derechef la tâche ingrate d’exhorter à grands renforts de supplications aux allures d’ultimatums ses fainéant-e-s automates à souscrire davantage à l’éducation de leurs enfants ainsi qu’au financement des réseaux scolaires publics – et bien entendu privés –, de cesser d’encombrer inutilement les urgences et de surcharger les services gouvernementaux, torcher et encager chez eux dans leur petit 4½ à fort prix leurs plaignardes personnes aînées, payer plus d’impôts et de taxes et repousser leurs p’tites retraites onéreuses pour le système. Et surtout, de bien vouloir faire blanchir leurs revendications crues et de se lessiver la cervelle des jérémiades infondées de ladite société civile et de trimer encore un p’tit peu plus fort afin d’augmenter leur production et rembourser au plus crisse « leur » dette publique en renflouant ainsi les coffres dégarnis de l’Honorable Monsieur l’État tout décati et obsédé par l’atteinte maladive du déficit zéro. Sinon, un certain mur pourrait s’écrouler si le système se crashe de nouveau provoquant un krach 2.0 et la pauvre Madame E. pourrait alors plonger dans une nouvelle tragédie aux eaux fangeuses entraînant avec elle la déroute des pauvres riches et les vulnérables banques sur la route de la banqueroute. Elle éclabousserait également toute la populace qui se retrouverait face à un douloureux déficit à combler provoquant d’autres vagues de dépressions contagieuses, des pertes d’emplois ainsi que des tsunamis de compressions budgétaires dans les services et d’inévitables privatisations.
Épilogue
Femmes et hommes de la Sapientude : prière de déboulonner ces brutes de l’exploitation de leur illégitime piédestal afin de les pitcher tout au bas du sommet des Alpes. N’attendons pas leur assentiment pour mettre un terme à cet infâme chantage et à cette déshumanisante mascarade pleine de fric et vide de sens, tronqueuse d’espoir et faucheuse de finalité et qui ne cesse de tarir les sources fondatrices du véritable vivre ensemble dans le partage, le respect et l’harmonie. Libérons-nous de cet injuste cercle de la servitude ainsi que du joug de cette affreuse et clinquante clique de primates du Davosien.
PS Si la connerie (bêtise humaine) se mesurait, il (Donald Trump) servirait de mètre étalon. Michel Audiard
Gaétan Roberge
Janvier 2025
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