Bien que les deux représentants syndicaux soient heureux de voir que le ministre du Travail Sam Hamad prenne acte de la problématique de la main-d’œuvre sur la Côte-Nord, ils constatent que ce nouveau comité n’a pris aucun engagement formel quant aux recommandations du rapport de la Table régionale Côte-Nord sur la main-d’œuvre dans les secteurs industriels et de la construction, afin d’arriver à des résultats concrets rapidement pour les travailleurs nord-côtiers.
« Nous avons travaillé tout l’hiver sur la Table régionale afin de dresser un portrait de la situation sur la Côte-Nord et de soumettre des recommandations au ministre du Travail », mentionne Guillaume Tremblay de la CSN. « L’heure n’est plus à identifier des solutions, mais à passer à l’action », ajoute Bertrand Méthot de la FTQ.
Les deux représentants syndicaux soulèvent le sentiment d’urgence qui se fait sentir dans la région alors que le gros de l’embauche, entre autres sur le chantier de la Romaine, s’effectue présentement. Ils souhaitent que le ministre Sam Hamad s’engage rapidement sur les éléments concrets qu’il entend mettre de l’avant afin que les travailleurs ne revivent pas l’année difficile qu’ils viennent de traverser. Nous voulons avoir un échéancier clair, les recommandations qui seront priorisées et la façon dont elles seront mises en œuvre. Certaines recommandations du rapport peuvent être réalisées rapidement, plus particulièrement celles concernant la plateforme de la référence de la main-d’œuvre où les syndicats et les travailleurs doivent obligatoirement s’inscrire à la Commission de la construction du Québec (CCQ).
En obligeant aussi les entrepreneurs à s’inscrire et à passer par cette plateforme, cela règlerait une partie du problème. De plus, un peu de mordant pourrait être ajouté à la Loi R-20 quant à l’embauche locale. Selon la loi, l’employeur doit prioriser la main-d’œuvre de la région, mais cela n’est pas une obligation. Malheureusement, les constats que nous avons faits comme comité nous amènent à penser que celle-ci doit être appliquée avec plus de rigueur.
De plus, les deux représentants syndicaux qui ont commencé la démarche qui a mené à la création de la Table régionale, il y a déjà près d’un an auprès des deux députés de la Côte-Nord, voudraient être au cœur des discussions de ce comité interministériel afin de faciliter la compréhension des recommandations du rapport. Cela permettrait de gagner un temps précieux pour placer de l’avant les solutions recommandées par la Table pour prioriser la main-d’œuvre locale et régionale sur les chantiers.