Une surcharge de travail alarmante
Cette nouvelle vague de coupes aura une incidence directe sur la charge de travail des infirmières et infirmières auxiliaires qui œuvrent dans le service des soins à domicile. Dorénavant, le CISSS de Laval favorisera l’utilisation du chèque-emploi-service. Ce dernier est un montant alloué aux patients de façon à leur permettre de s’offrir des soins d’aide non médicaux, mais qui peuvent (et qui sont souvent) exercés par des personnes non qualifiées. En raison du manque de qualification des ressources qui offriront ces soins auparavant administrés par le personnel du CISSS, une détérioration de l’état de santé des personnes suivies à domicile risque d’être détectée plus tardivement. Ceci entraînera une surcharge de travail du personnel soignant et des coûts additionnels à moyen et long terme pour le système de santé.
Coupes après coupes
Rappelons que le personnel infirmier peine à se relever des coupes de postes effectuées à la fin de l’année 2014. Le personnel des unités visées par ces coupes doit depuis faire encore plus de temps supplémentaire ou de temps supplémentaire obligatoire et vit une lourde surcharge de travail. Par exemple, à l’unité de débordement de la Cité de la Santé, aucune admission de patient ne devait se faire sur le quart de nuit, à la suite de l’abolition des postes d’infirmières auxiliaires. Pourtant, durant certaines nuits, on dénombre tout de même jusqu’à 10 admissions. Le SIIIAL-CSQ considère ces conditions inacceptables.
« Si, jusqu’à ce jour, les services à la population continuent d’être offerts avec la même rigueur et la même qualité, c’est grâce au professionnalisme et au dévouement du personnel en soins infirmiers, au détriment de leur propre qualité de vie. Les compressions budgétaires et les réorganisations successives vont-elles finir par avoir le dessus ? Est-ce qu’on va assister à une diminution de la qualité des services offerts ? J’ai bien peur que oui », se désole Isabelle Dumaine, présidente du SIIIAL-CSQ.
Tous inquiets pour les infirmières
La population vit également des inquiétudes par rapport à la charge de travail des infirmières. En effet, dans un récent sondage CROP, la grande majorité des Québécois (80 %) s’accorde pour dire que la charge de travail des infirmières est trop lourde et le tiers (33%) a peur des erreurs médicales qui peuvent découler de cette surcharge.
Le SIIIAL-CSQ est inquiet des conséquences de la fusion des établissements et des coupes annoncées sur les services aux patients. De plus, les négociations actuellement en cours n’augurent rien de bon pour la qualité de vie du personnel soignant.
« Nous assurons aux gens de Laval que nous serons la voix de leurs inquiétudes auprès des autorités. Jamais il ne sera acceptable pour le SIIIAL-CSQ de faire des économies sur le dos des personnes vulnérables, et encore moins au détriment de celles qui sont confinées à domicile », a conclu Mme Dumaine.