« Encore une cible facile pour le gouvernement Couillard, déplore Lucie Martineau, présidente générale du SFPQ. Le retour à l’équilibre budgétaire ne doit pas se faire au prix d’une hausse des inégalités sociales. Le personnel du MESS, déjà en réduction d’effectifs constants depuis plus de 10 ans, offre de l’aide à nos concitoyens sans revenus ou sur le chômage. Évidemment, lorsqu’on vit une telle situation, le contact humain est essentiel à la sortie de crise car, il ne faut pas se leurrer, la diminution du personnel au MESS entraînera une disparition des services de proximité dans les régions et contribuera à accélérer l’implantation des services en ligne centralisés. Obliger ces personnes à prendre le téléphone ou leur ordinateur, si elles en ont un, pour obtenir de l’aide ou pour obtenir des réponses, n’est pas la meilleure manière de les encourager. Et, la misère humaine, de surcroît, ça ne se voit pas au téléphone ou par courriel et de l’empathie non plus ».
Selon les informations dévoilées, le gouvernement libéral se propose également de réaliser des économies en s’attaquant à la présumée richesse monétaire des bénéficiaires de l’aide sociale de dernier recours. Ainsi, il envisage de se lancer dans une chasse aux assistés sociaux qui voyageraient dans le sud et voudrait tenir compte de la valeur des résidences comme critère pour obtenir de l’aide. « Quelle attitude méprisante des élus libéraux qui estiment que les prestataires et leur famille qui peinent à boucler leur budget ont les moyens de voyager dans le sud, d’avoir des résidences somptueuses et puis quoi encore, il mange du caviar avec ça ? » s’insurge Lucie Martineau.
Le SFPQ s’inquiète aussi du rôle accru que le gouvernement voudrait confier aux Carrefours jeunesse-emploi. « Il est impossible de ne pas faire le rapprochement entre les emplois coupés dans le réseau du MESS et l’augmentation des interventions que le gouvernement veut faire dans ce réseau parapublic parallèle à celui des Centres locaux d’emploi. Le gouvernement dit vouloir s’attaquer aux doublons de services dans sa révision des programmes, n’est-ce pas là une ironie incroyable », poursuit Mme Martineau.
Le SFPQ déplore les coupes aveugles que le gouvernement entend faire dans les services publics plutôt que de s’attaquer avec courage à la colonne des revenus. Des solutions sont à la portée de main pour mieux financer nos services publics, sans alourdir le fardeau fiscal des familles à revenus modestes et de la classe moyenne : l’ajout des paliers d’imposition, la lutte contre l’évitement fiscal, la réduction des avantages fiscaux consentis aux banques et aux grandes entreprises en sont quelques-unes. « Nous sommes devant un gouvernement qui refuse obstinément d’ouvrir les yeux sur les grosses économies qu’il pourrait réaliser simplement en cessant la sous-traitance qui coûte en moyenne plus de deux fois le prix qu’une même activité coûte lorsqu’elle est faite par des employés des services publics ! », conclut Mme Martineau.