Une personne seule à l’aide sociale touche un revenu de 726$ par mois, ce qui lui permet à peine de couvrir la moitié des besoins de base reconnus. Comment alors le ministre François Blais peut-il envisager de couper 224$ à ce montant ? Le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc, dénonce l’acharnement du ministre : « Quand le ministre prend cette décision, il sait qu’il appauvrira potentiellement des milliers de personnes parmi les plus pauvres de la société. Cette décision est carrément indigne de sa fonction. »
« Avec des revenus de 726$ par mois, une personne est déjà en situation de survie. Comment le ministre peut-il croire qu’elle pourra s’en tirer avec 500$ par mois ? » s’interroge Serge Petitclerc. Rappelons que le coût minimal pour bien se nourrir lorsqu’on vit seul est de 276$ par mois. Cela laisserait 224$ à la personne pour couvrir l’ensemble de ses autres besoins, dont le loyer. Par exemple, pour un studio à Montréal, le loyer était de 577$ en moyenne en 2015, d’après la Société canadienne d’hypothèque et de logement.
En plus de rendre la vie encore plus misérable aux personnes au bas de l’échelle, François Blais démontre qu’il n’a rien retenu des critiques que sont allées lui présenter la presque totalité des organisations consultées par la commission parlementaire. Soulignons le caractère discriminatoire et contreproductif de l’approche punitive prônée par le ministre, qui brime les droits des personnes en situation de pauvreté, pourtant protégés par la Charte des droits et libertés de la personne.
Si ce ministre et son gouvernement souhaitent réellement « briser le cycle de la pauvreté », les solutions ne manquent pas : salaire minimum à 15$, grand chantier de logements sociaux, gratuité scolaire de la petite enfance aux études supérieures, etc. Le premier pas demeure évidemment le retrait pur et simple du projet de loi 70.