Tiré d’El Watan.
La rue marocaine est, depuis plusieurs mois, en ébullition. Des manifestations quasi hebdomadaires drainant des milliers de personnes font vibrer les principales villes et les régions du royaume. Coordonnés, ces actions expriment le rejet massif des politiques, internes et étrangères, du gouvernement du pays qui ne répond toujours pas.
Et les autorités marocaines, à leur tête le roi Mohammed VI, semblent faire le dos rond face à cette grogne sociale qui va crescendo, selon des médias locaux et occidentaux. En effet, les mouvements de protestation se sont accentués depuis le début de l’agression israélienne à Ghaza. La dernière en date est celle organisée, dimanche et lundi derniers, à Rabat et dans différentes villes du pays contre le maintien de la normalisation avec Tel-Aviv.
La première action, appelée « Marche unitaire » regroupant différentes organisations marocaines, a eu lieu avec la participation d’une foule nombreuse, selon les médias locaux et internationaux. Exprimant leur solidarité avec le peuple palestinien meurtri, des milliers de manifestants ont exigé la fin de la normalisation actée en 2020 avec Israël. Brandissant des drapeaux palestiniens, des pancartes et des banderoles, les protestataires ont lancé également des slogans soutenant la résistance des Palestiniens : « La résistance ne meurt pas » et « Le peuple veut la fin de la normalisation ».
Sur des pancartes, comme on pouvait voir sur les nombreuses vidéos partagées sur les réseaux sociaux, les manifestants ont aussi insisté sur le rejet des relations contre-nature avec l’occupant israélien : « Nous ne reconnaissons pas Israël » et « La Palestine est une cause nationale ». Les étudiants marocains ont pris, lundi, le train de la contestation.
Par une action coordonnée, le milieu estudiantin se mobilise. Représentant une quarantaine d’universités et d’écoles supérieures, dont celle où étudie le prince héritier Moulay El Hassan, à Rabat, des milliers d’étudiants appellent, eux aussi, à la fin de la normalisation. Les protestations ont également ciblé le gouvernement marocain, accusé de soutenir tacitement l’Etat hébreu malgré les violations du droit international. Des personnalités publiques, dont la star de l’équipe nationale marocaine de football, Hakim Ziyech, ont soutenu ces mouvements de protestation et ont exprimé leur désapprobation envers la politique du gouvernement.
Ces manifestations démontrent l’évolution de l’opinion publique marocaine qui ne veut plus de relations avec Israël. Selon un sondage réalisé entre décembre 2023 et janvier 2024 par le réseau de recherche Arab Barometer, « seuls 13% des Marocains interrogés se disaient encore favorables à ce réchauffement des relations, contre 31% en 2022 et 41 % en 2021 ».
Près de 12 000 manifestations en 2023
Outre le soutien au peuple palestinien, la population marocaine et différentes catégories professionnelles du pays protestent aussi contre la cherté de la vie, la pauvreté et le chômage endémique. Selon le Conseil national des droits humains marocain, le pays avait connu plus de 12 000 manifestations, dont notamment celles en faveur de la Palestine, des protestations d’enseignants et d’autres contre la hausse des prix.
« Le Conseil a surveillé 600 manifestations publiques sur un total de 11 086 manifestations et rassemblements dans la rue principale pour protester contre la hausse des prix et la guerre en Palestine entre autres », a fait savoir Amina Bou Ayach, présidente du Conseil, lors de sa présentation du rapport annuel du Conseil pour l’année 2023. Elle avait recommandé la nécessité d’établir, de manière effective, « un système national de protection des droits économiques et sociaux, surtout ceux liés aux normes minimales de Sécurité sociale telles que les allocations de chômage et d’invalidité et les indemnités d’accident du travail ».
Trafic de drogue aux Pays-Bas : Une organisation marocaine criminelle démantelée à Paris
Un membre jugé important d’une organisation criminelle d’origine marocaine, très active dans la distribution de cocaïne aux Pays-Bas, a été arrêté mardi à Paris à la sortie d’un restaurant, a annoncé la gendarmerie française. L’homme, de nationalité marocaine, âgé d’une trentaine d’années, selon une source proche du dossier, était sous le coup d’un mandat d’arrêt européen délivré par les Pays-Bas. Il a été interpellé par le GIGN, l’unité d’élite des gendarmes, qui était en appui des enquêteurs de la section de recherches de Paris, a ajouté la gendarmerie.
Il était 15h00 quand il a été arrêté à la sortie d’un restaurant dans le nord de la capitale française, sans incident, a-t-on précisé de même source. Considéré par les enquêteurs comme un membre important de la Mocro Maffia, organisation criminelle marocaine très active dans la distribution de cocaïne aux Pays-Bas, il est recherché notamment pour trafic de stupéfiants et production de drogues de synthèse, selon la même source. Il va être présenté à un magistrat qui devrait lui notifier, selon une source proche du dossier, son extradition vers les Pays-Bas.
En février, le baron de la drogue le plus redouté des Pays-Bas, Ridouan Taghi, né au Maroc et ayant grandi aux Pays-Bas, considéré comme le cerveau de la Mocro Maffia, a été condamné à la prison à perpétuité pour une série de meurtres commis par son gang qui ont choqué le pays. Mocro Maffia est l’appellation donnée aux organisations mafieuses marocaines « spécialisées dans le trafic de cocaïne de drogue de synthèse basées aux Pays-Bas et en Belgique ».
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