À ce jour, Hydro-Québec, dans ses activités de distribution, a toujours nié être partie prenante à l’entente d’échange de puissance intervenu entre l’Independent Electricity System Operator (IESO) et Marketing d’énergie Hydro-Québec, une filiale d’Hydro-Québec Production. Hydro-Québec affirmait ne pas disposer d’assez de puissance pour les pointes d’hiver, justifiant ainsi le recours à la centrale thermique de TransCanada Energy Ltd à Bécancour. C’est d’ailleurs toujours le cas dans la présente cause tarifaire devant la Régie de l’énergie, puisqu’aucune contribution en puissance provenant de l’Ontario n’est inscrite au bilan en puissance de l’entreprise, ce qui fausse l’information fournie par la société d’État à la Régie.
Pourtant, Hydro-Québec reconnaît cette contribution en puissance lorsque vient le temps de rassurer la Northeast Power Coordinating Council (NPCC) qui a le mandat de promouvoir la fiabilité des réseaux électriques du nord-est du Canada et des États-Unis. « Hydro-Québec doit cesser de dire une chose aux Américains et son contraire aux Québécois », clame Emmanuel Cosgrove, directeur d’Écohabitation et membre du ROEÉ. « Le premier ministre Couillard se doit de rappeler la société d’État à l’ordre dans ce dossier », souligne monsieur Cosgrove.
Selon le ROEÉ, l’échange saisonnier de puissance avec l’Ontario fait partie des alternatives à l’utilisation de la centrale de Bécancour, au même titre que les activités de gestion de la demande en puissance et le stockage d’électricité à grande échelle.
Rappelons qu’à l’initiative du ROEÉ, la décision autorisant Hydro-Québec à utiliser la centrale de Bécancour en périodes de pointe a été révisée par la Régie de l’énergie, ce qui épargne des dizaines de millions de dollars aux clients d’Hydro-Québec dont les besoins en puissance ont diminué considérablement et qui a récemment admis ne pas avoir besoin de cette centrale. Le ROEÉ s’oppose aussi au passe-droit à la Loi sur la Régie de l’énergie demandé par Hydro-Québec pour conclure des contrats de gré à gré plutôt que d’aller en appel d’offres.
Le ROEÉ, fondé en 1997, participe activement aux consultations et audiences de la Régie de l’énergie, ou auprès d’autres forums pertinents, afin de défendre de manière efficace le point de vue des groupes et organismes à vocation environnementale dans le domaine énergétique. Les membres du ROEÉ font connaître au grand public les enjeux soulevés à la Régie en les commentant et en sensibilisant sur la question environnementale dans le domaine énergétique. Le ROEÉ est composé de six groupes environnementaux, soit l’Association madelinienne pour la sécurité énergétique et environnementale (AMSÉE), Écohabitation, la Fédération québécoise du canot et du kayak, la Fondation Rivières, Nature Québec et le Regroupement pour la surveillance du nucléaire. Ces groupes représentent des milliers de membres individuels et de multiples organisations au Québec.
Pour renseignements :
Laurence Leduc-Primeau, coordonnatrice du Regroupement