Plus de 400 organismes à travers le Québec ont envoyé des « Décrets communautaires » sous la bannière de la campagne Engagez-vous pour le communautaire au cours des derniers mois, appelant le gouvernement à rehausser leur financement.
Des besoins criants sur le terrain
Alors que 44,43% des besoins estimés en 2019 ont été accordés en financement à la mission au terme des trois derniers budgets provinciaux, le manque à gagner pour le prochain budget se chiffre à plus de 255,6 M$. Le rehaussement prévu en financement à la mission dans le Plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC) pour l’année 2023-2024 est de seulement 24,4 M$.
« Nous voyons bien qu’un rattrapage est en cours de la part du gouvernement, mais les besoins sur le terrain explosent et les conditions de travail ne permettent pas de rester compétitif dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre. L’épuisement est généralisé et nous avons besoin d’aide. Il est urgent que le gouvernement double la cadence s’il veut renforcer le filet social. Tout le monde y gagnerait ! », insiste Hugo Valiquette, président du Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) et porte-parole de la campagne Engagez-vous pour le communautaire.
Le RQ-ACA déplore l’iniquité dans la distribution des investissements, alors que les besoins de pans entiers du mouvement d’action communautaire autonome ne sont pas ou très peu répondus, tels les groupes écologistes, les médias communautaires, les organismes en défense collective des droits, et même ceux en santé et services sociaux.
Absence d’indexation des subventions
La presque totalité des programmes de financement à la mission globale des organismes communautaires ne prévoit aucune indexation annuelle des subventions malgré l’impact considérable de l’augmentation extraordinaire du coût de la vie sur les organismes, tant pour les questions salariales, le matériel et les denrées qu’ils partagent.
Plusieurs secteurs d’activité ayant demandé une maigre indexation de 1% ont essuyé des refus, comme au ministère de la Famille ou de l’Éducation, alors que pour d’autres, alors que pour d’autres, la maigre indexation ou augmentation obtenue a été retirée.
« Sans une indexation adéquate, les organismes sont condamnés à s’appauvrir d’année en année, ce qui compromet non seulement les conditions de vie des travailleuses·eurs, mais affaiblit un pan entier du filet social sur lequel s’appuie la population », s’indigne M. Valiquette.
Dans les prochains jours et semaines, plusieurs actions sont prévues dans différentes régions pour déposer les « Décrets » auprès des député·e·s et interpeller ces derniers·ères quant aux besoins des communautés.
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