Québec, 23 septembre 2008 – Des membres du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et d’autres affiliés de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) de toutes les régions du Québec ont manifesté, ce matin, devant l’hôtel du Parlement de Québec afin de dénoncer les lacunes dans la réforme du régime forestier proposé par le gouvernement Charest. « Le livre vert sur la forêt déposé en février, de même que le document de travail qui a suivi en juin dernier, ne prévoient absolument rien pour les travailleurs. Nous demandons des précisions à cet égard depuis mars dernier et nous ne savons toujours pas de quelle manière sera traité le cadre juridique des relations de travail en forêt et en usine. C’est inquiétant », a déploré le secrétaire général de la FTQ, René Roy.
Des droits pour les travailleurs
Le SCEP-FTQ, qui est le plus important syndicat dans le secteur de la forêt et de la transformation du bois au Québec et au Canada, déplore notamment qu’aucune étude d’impact n’ait été réalisée afin de mesurer les répercussions que la réforme entraînera sur l’organisation du travail en forêt et en usine de même que sur le prix de la fibre. « Si on avait effectué des études d’impact, on pourrait au minimum s’assurer de mettre en place les règles d’harmonisation adéquates et nécessaires pour éviter les vides juridiques et les répercussions négatives. On l’a déjà vécu lors de la dernière réforme du régime forestier dans les années 80 alors que l’absence d’harmonisation légale a entraîné la désyndicalisation de milliers de travailleurs forestiers et le dépérissement général des conditions de travail en forêt. On ne refera pas les mêmes erreurs aujourd’hui », a expliqué le vice-président du SCEP-Québec, Renaud Gagné.
Québec doit donner suite au consensus du sommet sur la forêt
De même, la FTQ et le SCEP ne s’expliquent pas le fait que le gouvernement n’ait pas repris tous les consensus dégagés lors du sommet sur la forêt de décembre dernier. « Nous avons travaillé avec l’ensemble des partenaires de la forêt durant des mois et des mois dans les chantiers qui ont précédé la tenue du sommet ; il nous semble que la moindre des choses aurait été de tenir compte de ces consensus, d’autant plus que ce que nous avons obtenu pour les travailleurs était réellement un minimum », ont poursuivi Renaud Gagné et Michel Ouimet, vice-président exécutif SCEP-Québec.
Il n’y aura pas de chèque en blanc
« Dans l’état actuel des choses, on ne peut tout simplement pas approuver cette réforme. Ça reviendrait à signer un chèque en blanc, ce que nous ne sommes pas prêts à faire. Que le gouvernement fasse ses devoirs et on pourra alors vraiment discuter », ont conclu les leaders syndicaux.
La FTQ est la plus grande centrale syndicale québécoise avec plus de un demi-million de membres.
Sources : FTQ, SCEP