« Véritable épine dorsale des universités nord-américaines, le savoir des personnes enseignantes contractuelles (chargées de cours) permet d’assurer la moitié des cours de baccalauréat. Or, les directions des établissements s’appuient sur un "modèle d’affaires" qui maintient volontairement ces personnes clés dans la précarité et l’invisibilisation de leur contribution à l’université, ce qui perpétue la détresse souvent vécue », déplore Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), responsable du regroupement université.
Cette dérive, directement liée à la marchandisation du savoir, menace les conditions de travail, la liberté académique, les possibilités de recherches universitaires et les services à la collectivité. Les congressistes de la COCAL proposent d’explorer les différentes atteintes et attaques à la profession enseignante lorsqu’on est en situation d’emploi contractuel.
« La seule façon de lutter contre la précarité systémique réside dans la solidarité des personnes qui en souffrent, qu’elles enseignent en français, en espagnol ou en anglais. Ce combat transcende les langues et les cultures. Voilà pourquoi nous sommes si enthousiastes de réunir les congressistes dans les murs de l’UQO avec pour objectif la rédaction d’un manifeste visant à nous projeter dans l’avenir », se réjouit Marie-Josée Bourget, présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec en Outaouais (SCCC-UQO-CSN).
Vers une Journée continentale de mobilisation
Ponctués de panels, de présentations sur les systèmes universitaires et leurs impacts sur la précarisation ainsi que de témoignages personnels, les divers ateliers et conférences aborderont notamment :
– la marchandisation de l’éducation dans le contexte de l’intelligence artificielle (IA) ;
– l’abus de pouvoir des gouvernements et des directions en éducation et en enseignement supérieur ;
– la fragilisation de la santé psychologique et la perte de sens ;
– le manque de reconnaissance et de soutien.
« Afin de renverser cette tendance, nous devons identifier les meilleures solutions pour renforcer la place des enseignant•es précaires à l’université et agir collectivement. Notre action demeure notre outil le plus redoutable pour amener les changements qui sont nécessaires afin de soutenir une éducation libre, gratuite, égalitaire et pluriverselle », tranche Glynnis Lieb, enseignante contractuelle à l’Université Athabasca de l’Alberta et présidente de la COCAL internationale.
Au terme du XVe Congrès de la COCAL, les personnes militantes seront appelées à jeter les bases d’une Journée continentale de mobilisation, dont la date reste à déterminer.
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