La saisie signifiée aujourd’hui a été demandée par le syndicat à la suite de la négligence et du refus de l’employeur de payer sa part (50 %) de la prime d’assurance maladie des salarié-es. Rappelons qu’en octobre 2016, le Tribunal d’arbitrage déclarait que l’expression « assurance maladie », dans la convention collective du Manoir Sherbrooke, incluait l’assurance pour soins dentaires, ce que réfutait l’employeur. Dans ce jugement, le tribunal ordonnait à l’employeur de payer sa part et de rembourser aux salarié-es les sommes assumées en trop par ceux-ci. « Le Groupe Savoie s’entête à ne pas payer ce qu’il doit aux salarié-es ? Avec l’aide de la justice, on va aller chercher l’argent là où il y en a ! », a ajouté M. Gagné.
De plus, hier soir, conformément au Code du travail, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie (FSSS-CSN) a déposé un avis de grève pour l’ensemble des employé-es du Manoir Sherbrooke. Après avoir remis à l’employeur lundi dernier une offre finale globale pour le renouvellement de leur convention collective, offre que l’employeur a rejetée, les syndiqué-es considèrent que la situation a assez duré.
Les rencontres qui se sont tenues entre les deux parties au cours des derniers mois n’ont pas permis de débloquer la négociation, et ce, malgré la présence d’un médiateur du ministère du Travail. Dans ses dernières offres patronales, le Groupe Savoie, propriétaire du Manoir Sherbrooke, maintient certaines propositions inacceptables pour le syndicat. « En octobre dernier, les membres du syndicat se sont dotés d’un mandat de grève générale illimitée. Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’on exerce un tel mandat, mais présentement, l’employeur, avec son attitude arrogante et méprisante, ne nous donne pas le choix », a affimé Lyne Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie et préposée aux résidents au Manoir Sherbrooke.
Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CCSNE-CSN), a tenu à donner son appui indéfectible aux employé-es en conflit. « Cela fait 29 mois que la convention collective du Manoir Sherbrooke est échue. Pendant ce temps, ces travailleuses et travailleurs, qui doivent déjà composer avec un revenu annuel bien en dessous du salaire moyen, s’appauvrissent. Comment cet employeur peut-il encore affirmer qu’il négocie de bonne foi et qu’il souhaite en arriver à un règlement ? Au nom de tous les membres de la CSN de la région de l’Estrie, je tiens à témoigner ma solidarité envers leur lutte ».
« Si l’employeur s’entête à ne pas reconnaître la valeur de notre travail, nous serons sur la ligne de piquetage le 23 avril prochain », a conclu Lyne Tanguay.
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