Quoi : Point de presse et commémoration
Quand : Mercredi, 26 février 2020, 17h30
Où : Salle LB-1019, 10ème étage, Université Concordia, 1400 de Maisonneuve O.
À l’occasion de l’anniversaire du génocide du Gujarat en 2002, les personnes d’origine indienne de la diaspora sont témoins d’un horrible sentiment de déjà-vu avec le déroulement de l’un des pogroms communautaires les plus meurtriers contre les communautés musulmanes à New Delhi, la capitale de l’Inde.
Le 24 février, un gang armé de plus de 100 hommes de l’extrème droit hindou dirigé par Jai Bhagwan Goyal, membre du parti de droite au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), a attaqué des quartiers musulmans situés dans le nord-est de Delhi. Au cours d’un pogrom qui a duré plus de 48 heures, on estime que 37 personnes ont été tuées et plus de 140 personnes ont été grièvement blessées.
Les voyous ont déclenché une atmosphère de terreur en détruisant des mosquées locales. Ils ont également commis des actes d’incendie criminel contre des établissements appartenant à des musulman.e.s en mettant le feu à divers quartiers du nord-est de Delhi. Un rappel effrayant du génocide de 2002, de nombreux cas de violence sexuelle contre des femmes musulmanes ont également été signalés tandis que les voyous sont entrés dans les maisons musulmanes en visant les femmes et les enfants.
Les attaques ont été incitées par un dirigeant du BJP, Kapil Mishra, qui à réprimer les sit-in pacifiques menés par les musulman.e.s contre la loi discriminatoire sur la citoyenneté (amendement) de 2020 qui rend des millions de musulman.e.s sans statut dans leur propre pays. Les attaques ont été menées en toute impunité par l’État indien, la police de Delhi étant absente, non seulement restée muette face à ces violences atroces, mais s’est aussi activement associée aux voyous pour brutaliser les manifestants musulman.e.s pacifiques. Le pogrom a été clairement orchestré pour faire taire la communauté musulmane et pour réaliser le projet ethnonationaliste et rageusement fasciste du gouvernement BJP, qui cherche à établir à tout prix une nation hindoue de caste supérieure. La répression des musulman.e.s, des Dalit-Bahujans (les soi-disant castes inférieures), des militant.e.s des droits de l’homme, des journalistes et des intellectuels a été historiquement aidée et encouragée par le BJP et son cerveau idéologique, le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS). Le rythme et la nature de la répression contre les minorités n’ont fait que s’intensifier depuis mai 2019, lorsque le BJP dirigé par Narendra Modi est arrivé au pouvoir pour un deuxième mandat.
Compte tenu de la récente vague d’attaques contre la communauté musulmane par l’extrème droite hindou en Inde, nous exigeons :
1. Démission d’Amit Shah en tant que ministre de l’Intérieur de l’Inde pour inaction administrative et refus total de protéger la communauté musulmane contre la violence ethnique
2. Arrestation immédiate de Kapil Mishra, membre du BJP, pour incitation à la violence communautaire par ses propos haineux contre les musulman.e.s.
3. Arrestation immédiate du chef du BJP, Jai Bhagwan Goyal, ainsi que des coupables du pogrom du 24 février.
4. Réhabilitation et justice pour les victimes du pogrom.
Nous demandons au gouvernement du Canada de condamner fermement les attaques génocidaires contre la communauté musulmane en Inde et de faire pression au gouvernement indien pour mettre fin immédiatement à la violence sanctionnée par l’État contre les minorités ou risque l’isolement diplomatique.
Ce soir, India Civil Watch-Montréal organise un événement avec plusieurs conférenciers qui feront le lien entre Gujarat 2002 et ce qui se passe en Inde aujourd’hui : 26 février, 18h, salle LB-1019, 10ème étage, Université Concordia, 1400 de Maisonneuve O.
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