La CSN et la FEESP déplorent en effet qu’en réduisant le financement des services de garde en milieu scolaire - dans certains cas les coupes peuvent atteindre jusqu’à 43% du financement public - on assiste à un transfert du financement de l’État vers un financement assuré par les parents. « Le gouvernement se désengage de plus en plus et renforce la notion de l’utilisateur-payeur. Depuis deux ans, il utilise la même tactique déplorable : il augmente les tarifs assumés par les parents, mais en profite, du même coup, pour réduire son propre financement de manière beaucoup plus importante. D’année en année, on se retrouve avec des services de garde sous financés », explique la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.
Volet éducatif fragilisé
Il ne fait aucun doute qu’avec un désengagement continu du gouvernement, nous risquons d’assister à une transformation de la mission des services de garde. « Le gouvernement souhaite nous imposer le rôle de simples gardiens d’élèves, alors que notre mission est beaucoup plus large. Nous offrons des services complémentaires au programme éducatif de l’école, explique Danielle Beaulieu, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN. Nous avons comme mission, entres autres, de participer à l’atteinte des objectifs du programme éducatif de l’école et de mettre en place des activités qui aident au développement global de l’enfant Les coupes successives viendront fragiliser le volet éducatif dont nous avons la responsabilité », déplore Danielle Beaulieu, présidente du secteur scolaire de la FEESP. Bref, le projet du gouvernement est de faire payer plus les parents pour moins de services.
Classes spécialisées
Les élèves handicapés et en difficulté d’apprentissage feront aussi les frais des coupes imposées par les mesures d’austérité du gouvernement de Philippe Couillard. Par exemple, la Commission scolaire de Laval abolira dès l’automne prochain 21 classes spécialisées pour ce type d’élèves. Pourtant, les classes spécialisées assurent une égalité des chances aux élèves ayant des difficultés d’apprentissage. En les intégrant aux classes régulières, on compromet leur parcours scolaire.
« L’éducation est une richesse sociale et une responsabilité de l’État. Le gouvernement de Philippe Couillard se soucie très peu de l’égalité des chances pour tous en la matière. C’est inconcevable. On ne peut accepter ça », conclut Véronique De Sève.