Madame Line Beauchamp, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport a assisté à l’ouverture de ce colloque et à sa clôture en compagnie du premier ministre Jean Charest.
Elle s’est bien gardée de dire quoi que ce soit à propos de ses intentions et a fait l’annonce de coupures draconiennes aux commissions scolaires jeudi soir après que les participants au colloque soient rentrés chez eux.
Cette annonce a pris tout le monde par surprise.
Heureusement, les militants libéraux ne sont pas si bêtes et ils ont compris que cette réforme n’avait pas de sens. Lors du congrès libéral de la fin de semaine, ils ont renvoyé la ministre à ses devoirs, c’est le cas de le dire. On voit bien que les dirigeants libéraux sont déconnectés de la population et même de leur base. Ils ont fait leur temps.
On comprend mal l’argumentaire de Mme Beauchamp qui prétend vouloir maintenir les commissions scolaires tout en leur coupant les ailes. Mais, ce n’est pas la première fois que le gouvernement libéral parle la novlangue.
Le plus étonnant est cet extrait, entendu à la radio de Radio-Canada, dans lequel un défenseur des intentions de madame Beauchamp affirmait que son projet n’était pas quelque chose qui était apparu comme ça brusquement jeudi soir, alors que justement, c’est quelque chose qui est apparu sans aucune préparation d’aucune sorte pour les principaux intéressés. On aurait dit un enfant de trois ans qui court dans la cuisine pour vous prévenir qu’il n’a pas cassé le vase de fleurs du salon, ce qui signifie ce que tout le monde sait : « Je viens de casser le vase de fleurs du salon. »
Certains prétendent que cette nouvelle volte-face du gouvernement Charest, à laquelle s’ajoute une autre plus tardive concernant les pouvoirs de la Commission d’enquête de la juge Charbonneau, donnera des munitions à M. François Legault et à ses partisans.
Un projet qui n’a pas d’allure soumis par la ministre Beauchamp n’a pas plus d’allure quand il est défendu par M. Legault.
LAGACÉ Francis