« Bien que la CSN ne soit pas en défaveur d’examiner les programmes, notre inquiétude à l’égard de cette commission est double, a mentionné son président, Jacques Létourneau. Nous estimons que les organisations syndicales qui représentent les travailleuses et les travailleurs des services publics doivent être associées de très près à ses travaux. La CSN regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, dont 170 000 dans la santé, les services sociaux, l’éducation et plusieurs organismes gouvernementaux. Dans ce débat, il ne faut pas écarter les organisations syndicales. Il est inadmissible que le gouvernement Couillard n’ait pas reconnu cet apport pour analyser les programmes, préférant confier cette tâche à des porte-étendards des objectifs de son gouvernement. »
La CSN estime aussi que la finalité du mandat de la Commission de la révision permanente des programmes est inscrite dans le dernier budget et est confirmée dans la recherche avouée par le ministre Coiteux de récupérer un montant de plus de 3,2 milliards de dollars dans les services publics. « Au fond, a poursuivi Jacques Létourneau, le gouvernement, qui avait pourtant lancé un appel à la réconciliation dès le lendemain des élections, ne cherche qu’à réduire le rôle de l’État québécois en l’empêchant d’assumer l’ensemble de ses missions. Ce rôle ne tient pas qu’à quelques programmes qui pourraient être jugés « prioritaires » au détriment d’autres tout aussi essentiels. Nous dénonçons les procédés des libéraux pour sabrer les choix collectifs, décidés depuis des décennies. »
Le président de la CSN dénonce aussi le discours trompeur du gouvernement et le choix de ses mots pour décrire exactement le contraire de ce qu’il veut dire, en citant le mot « rigueur » pour « austérité » et « gains » pour « compressions ». « Le gouvernement Couillard fait définitivement dans la novlangue, lancée par George Orwell dans 1984 », a dénoncé le président de la CSN.