Le président de la centrale syndicale, Daniel Boyer, y voit même quelques contradictions. « Comment peut-on affirmer, dans la même phrase, qu’il y a un certain cynisme et l’ébranlement de la confiance envers les institutions publiques, mais qu’il faudra poursuivre dans le même esprit que les gouvernements qui se sont succédé, et qui ont agi en continuité ? Ne faut-il pas, au contraire, un sérieux coup de barre, en rupture avec la continuité, pour redonner à la population cette confiance ébranlée envers les institutions publiques ?
« Le premier ministre poursuit en effet la ligne d’austérité défendue par ses prédécesseurs : aucun nouveau programme ne sera autorisé sans la réalisation d’économies équivalentes, aucune allusion à des mesures ciblées pour accroitre les revenus de l’État, comme l’établissement d’un palier d’imposition supplémentaire pour les plus riches ou la lutte à l’évasion fiscale et au travail au noir, le maintien de l’objectif à court terme du déficit zéro, l’appel aux salariés et salariées du secteur public pour "partager les difficultés", etc.
« Bien sûr, nous ne pouvons que partager les grandes aspirations à la prospérité, à la création d’emplois de qualité, à la stratégie de développement de filières prometteuses, etc., mais il faut s’en donner les véritables moyens. »
Par ailleurs, la FTQ attend avec impatience ce qu’il adviendra de plusieurs projets de loi laissés sur la table : sur la langue française, la charte des valeurs, le droit de mourir dans la dignité. Elle souhaite de plus que la question de la fiscalité soit discutée largement, avant de faire l’objet de recommandations d’experts.
La FTQ s’inquiète également de l’avenir de nos services publics et, surtout, de celui de ceux et celles qui, à longueur d’année, prennent soin de nos proches. Comme pour les régimes de retraite, le gouvernement doit respecter le droit à la libre négociation.
« Nous attendons avec impatience le prochain budget. Ce sera le premier indicateur véritable des intentions du gouvernement », conclut Daniel Boyer.