Défendre le réseau public pour améliorer les services à la population
Plusieurs administrateurs des nouveaux CISSS ont assisté aujourd’hui à un colloque en présence d’un sous-ministre adjoint ayant pour thème Conjuguer public et privé. La CSN s’étonne de voir que les gestionnaires du réseau public travaillent à assurer les « conditions de succès des collaborations public et privé en santé » plutôt que de défendre notre réseau public contre la privatisation.
« La tenue de ce colloque vient confirmer nos pires craintes. Avec le projet de loi 10, nous avions peur que la centralisation des services ouvre la porte à une plus grande privatisation et que les directions des établissements soient sous le contrôle direct du ministre Barrette. C’est exactement ce qui est en train de se passer. À cela s’ajoute la légalisation des frais accessoires et maintenant la révision du panier de services assurés. Ce gouvernement place toutes ses billes pour mettre notre réseau public au service du privé », explique Nadine Lambert, infirmière et vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
« La privatisation du réseau de santé et de services sociaux ne fait que s’accentuer depuis 10 ans. Pendant ce temps, l’accessibilité aux soins de santé ne s’améliore pas bien au contraire, elle réduit sans cesse ! Ouvrir notre réseau public aux intérêts privés, cela ne sert pas les besoins de la population. Mais que font nos administrateurs dans un colloque commandité par la Fédération des chambres de commerce du Québec ? », lance Suzanne Audette, vice-présidente du conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).
Des solutions pour notre réseau public
Plutôt que d’ouvrir la porte au privé, le gouvernement devrait aller chercher de nouveaux revenus pour financer nos services publics. Plusieurs solutions existent pour mettre un terme aux compressions et réduire la place du privé, notamment de racheter les contrats des CHUs en PPP, revoir le mode de rémunération des médecins et instaurer un régime entièrement public d’assurance médicaments.
« En coupant sans cesse dans notre réseau public, les gouvernements savent très bien que cela mène à la détérioration des services. Au final, c’est l’accès aux soins dans le réseau public qui est en péril, ce qui profite à plusieurs entreprises privées, qui y voient des occasions pour mettre la main sur les services de santé. Ainsi, en abordant le système de santé avec une logique entrepreneuriale, on crée des conditions de succès au développement du privé. Notre gouvernement et nos administrateurs devraient travailler à défendre l’accès aux services de santé et de services sociaux dans le secteur public, plutôt que de créer un système à deux vitesses. », de conclure Nancy Corriveau, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN)