Parmi ces revendications figurent l’absence de reconnaissance de cette profession à prédominance féminine et l’absence d’évaluation distincte de ce corps d’emploi à l’enseignement supérieur. Sans oublier que le 1er avril 2019, l’application des nouvelles balises de la relativité salariale s’est traduite par une diminution des échelles salariales pour plusieurs professionnels des collèges, dont les conseillères et conseillers d’orientation. Au même moment, leurs collègues en psychologie, travail social et services adaptés ont vu leurs échelles salariales majorées. Un fossé encore plus important a donc été créé entre ces groupes de professionnels, de l’ordre de 4000 $ par an.
Pourtant, depuis 2009, les conseillères et conseillers d’orientation, tout comme les psychologues et les travailleuses et travailleurs sociaux, ont des responsabilités similaires. Ils ont des actes réservés en matière d’intervention en santé mentale et en relations humaines, d’évaluation et d’accompagnement des personnes. Au collégial, ces corps d’emploi sont sur la même ligne d’intervention auprès des élèves vivant des problématiques de santé mentale et de la détresse psychologique.
De plus, dans de nombreux cégeps, les conseillères et conseillers d’orientation assument des fonctions et des mandats liés aux services adaptés, à l’accueil psychosocial et au counseling psychologique. Ils ont les mêmes responsabilités que le ministre Roberge reconnaît aux autres corps d’emploi. Les écarts salariaux apparaissent donc illogiques et arbitraires.
Les plus récents exercices de relativité et d’équité salariale n’ont pas tenu compte de l’évolution de cette profession, ni de la complexité des fonctions, ni du contexte. Le rangement salarial offert aux conseillères et conseillers d’orientation doit donc être réévalué sans tarder.
Malgré de nombreuses démarches, l’employeur se comporte en escargot asthmatique. Des plaintes déposées en équité salariale en 2010 et en 2015 demeurent lettre morte auprès du Conseil du trésor et de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Des représentations pour faire reconnaître les conseillères et conseillers d’orientation et demander une évaluation distincte de ce corps d’emploi à l’enseignement supérieur n’obtiennent aucun retour de l’employeur.
Une demande de réévaluation de l’emploi de la profession de conseillers d’orientation au Conseil du trésor doit être menée afin que celle-ci reflète la réalité de la pratique. Cette évaluation devrait se faire de façon distincte à l’enseignement supérieur, compte tenu des différences majeures dans l’organisation du travail des conseillères et conseillers d’orientation au niveau collégial par rapport aux collègues du niveau secondaire. En outre, les demandes de révision concernant l’équité salariale formulées dans les plaintes déposées en 2010 et 2015 par notre groupe professionnel doivent être prises en compte. Puis, le calcul portant sur la relativité salariale doit considérer ces éléments afin de repositionner les échelles de rémunération.
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