Édition du 17 décembre 2024

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Politique québécoise

Cesser de bafouer les droits des travailleuses et des travailleurs

Le président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), François Vaudreuil, le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Louis Roy, la vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, et le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Michel Arseneault, profitent de la Journée mondiale pour le travail décent, soit aujourd’hui le 7 octobre, pour rappeler aux gouvernements et aux employeurs qu’ils doivent cesser de bafouer les droits des travailleuses et des travailleurs, notamment leur droit à la syndicalisation ainsi que celui à des conditions de travail décentes pour ceux et celles qui œuvrent pour des agences de placement temporaire ou pour les travailleuses domestiques.

« L’antisyndicalisme dont font preuve les propriétaires d’entreprise comme celle d’Alimentation Couche-tard n’est malheureusement qu’une démonstration de plus de ce que certains employeurs sont prêts à faire pour empêcher les travailleuses et les travailleurs de s’organiser en syndicat. Rappelons-le, nous l’avons vu aussi récemment avec Walmart.

Malheureusement, ces deux derniers exemples confirment que le droit d’association, qui constitue pourtant un droit reconnu dans les chartes, dans nos lois du travail ainsi que dans les conventions internationales, s’applique difficilement. Alors que nos dirigeants politiques, la ministre du Travail au premier chef, devraient s’offusquer et réagir devant un tel déni, ils restent muets. Ce n’est pas ce qu’attendent d’eux ces travailleuses et ces travailleurs qui souhaitent simplement obtenir respect et reconnaissance », d’affirmer les porte-parole syndicaux.

En outre, la démonstration a aussi été faite que la faiblesse de nos lois du travail complique la syndicalisation de certains secteurs, voire ne la permet pas. À ce chapitre, on peut penser aux difficultés que rencontrent les travailleuses et les travailleurs agricoles, pour la plupart des travailleurs migrants, ou encore aux travailleuses et aux travailleurs des agences de placement temporaire.

Agences de placement temporaire

Pour les représentants syndicaux, l’absence d’une réglementation assurant la protection de certains droits est la source de multiples situations socialement inacceptables pour le personnel salarié dans les agences de placement temporaire, qu’il s’agisse de disparité de traitement, de limites à la liberté d’emploi, de précarité au travail et de santé et sécurité au travail. Ainsi, généralement les travailleuses et les travailleurs de ces agences subissent une forte disparité de leurs conditions de travail comparativement à celles du personnel salarié de l’entreprise cliente de l’agence. De surcroît, le Québec est la seule province canadienne qui n’a pas de dispositions législatives pour encadrer les agences de placement temporaire.

« L’industrie d’agences de location de personnel a connu une expansion considérable au Québec ces dernières années. On en dénombrerait plus de 1200. On les retrouve maintenant dans plusieurs sphères d’activité. Force est de constater qu’elles ne répondent pas seulement à un besoin temporaire d’ajout de main-d’œuvre. Trop d’employeurs y ont en fait recours pour d’autres motifs, notamment pour réduire les coûts de main-d’œuvre ou éviter l’application de la convention collective. En bout de course, ce sont les travailleuses et les travailleurs d’agences qui écopent et deviennent des travailleurs de seconde zone », de dire les porte-parole syndicaux.

Travailleuses domestiques

Le 16 juin 2011, la Conférence internationale du travail (CIT) adoptait le texte de la nouvelle convention 189 concernant le travail décent pour les travailleuses domestiques. Cette nouvelle convention entrera en vigueur lorsque deux pays l’auront ratifiée. « Nous demandons aujourd’hui au gouvernement Harper d’entériner cette convention », d’expliquer les porte-parole syndicaux.

Considérant que ces travailleuses sont particulièrement exposées à la discrimination liée aux conditions d’emploi et de travail ainsi qu’aux autres violations des droits humains, la convention confère aux travailleuses domestiques le droit de choisir un lieu de résidence autre que chez l’employeur. Elle reconnaît aussi le droit à un environnement de travail sûr et salubre et l’accès à des mesures de sécurité sociale conformes à celles applicables à l’ensemble des travailleurs.

Du chemin à parcourir

Pour les représentants syndicaux, il reste beaucoup de chemin à parcourir avant que tous les travailleurs et travailleuses aient réellement accès à un travail décent, et ce, même ici au Québec. Faut-il aussi rappeler que plusieurs de ces personnes sont des femmes et qu’elles se retrouvent en situation précaire ? « On met des bâtons dans les roues à bien des individus qui cherchent, pourtant par des moyens tout ce qu’il y a de plus légaux, à bonifier leurs conditions de vie et de travail.

Il revient à nos gouvernements de garantir aux travailleuses et aux travailleurs le libre exercice des droits fondamentaux inscrits dans les codes du travail, dans les chartes ou dans les conventions internationales. Nos gouvernements ont aussi l’obligation d’envoyer un message clair aux employeurs, à savoir qu’ils n’accepteront pas que ces derniers bafouent indûment ces droits fondamentaux », de conclure les porte-parole syndicaux.

Rappelons que depuis 2008, la Confédération syndicale internationale (CSI) organise la Journée mondiale pour le travail décent (JMTD) le 7 octobre. C’est une journée de mobilisation dans le monde entier : une journée où tous les syndicats dans le monde défendent le travail décent.

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