Le style de gestion autoritaire et déconnecté dans le réseau est bien réel. Même dans un contexte de main-d’œuvre manquante et de conditions de travail lourdement amochées, plusieurs gestionnaires du réseau de la santé distribuent des mesures disciplinaires exagérées et ce, en nombre ridicule.
Certains CISSS et CIUSSS comptent même plusieurs conseillers en relations de travail ayant comme principale fonction de rédiger ces mesures qui sont souvent préformatées et exagérées. Il n’est pas rare de voir des lettres de sanctions de quatre pages dans lesquelles il n’y a qu’une seule phrase sur les faits réellement reprochés, bien souvent des vétilles. Le reste du texte est directement tiré des manuels du parfait gestionnaire autoritaire. Les « atteintes graves à vos obligations », « manquement grave à vos obligations de loyauté envers l’employeur » et autres « en cas de récidive, des mesures plus sévères allant jusqu’au congédiement » reviennent constamment.
Le réseau, un employeur de choix, monsieur Dubé ? Les longs processus d’enquêtes qui accompagnent ces lettres sont non seulement stressants, honteux et démobilisants pour nos membres, mais aussi très onéreux pour les contribuables. Sans compter les fois où les dossiers se rendent devant les tribunaux. Tout ça pour une toast ?
Nous saluons le rappel à l’ordre lancé par le ministre aux PDG d’établissements,
cependant, c’est une culture de gestion qui doit changer immédiatement dans le réseau pour améliorer « l’expérience employé ».
Et comme l’a très bien dit Manon Massé cette semaine sur les réseaux sociaux : « Lâchez les travailleuses avec leurs collations et occupez-vous de leurs conditions. »
Maxime Ste-Marie
Président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP), qui représente plus
de 30 000 travailleuses et travailleurs dans la santé et les services sociaux au Québec
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