Depuis le 9 mars, les forces de sécurité ont arbitrairement arrêté au moins six personnes et en ont placé 11 en détention, toutes victimes d’attaques commises par des bandes, pour avoir prétendument eu des rapports sexuels consentis entre personnes du même sexe et pour non-conformité de genre. Deux d’entre elles ont été passées à tabac par des gendarmes lors de leur détention.
« La loi du Cameroun qui criminalise les rapports sexuels entre personnes du même sexe a créé un climat dans lequel des Camerounais et les forces de sécurité se permettent d’agresser et d’abuser de personnes LGBTI en toute impunité », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Les autorités devraient agir d’urgence pour abolir cette loi discriminatoire et assurer que les droits humains de tous les Camerounais, quelles que soient leur orientation sexuelle, leur identité de genre ou leurs caractéristiques sexuelles, soient garantis. »
La loi au Cameroun interdit les rapports consentis entre personnes du même sexe, et en fait un crime passible d’un maximum de cinq ans de prison. Du fait que le Code pénal camerounais criminalise les rapports consensuels entre personnes de même sexe, et non pas l’identité LGBTI, les arrestations de personnes sur la base d’une simple perception de leur identité sont illégales. Néanmoins, l’environnement juridique, alourdi par une stigmatisation sociale et une discrimination généralisées, permet aux violences de proliférer ; en même temps, les forces de sécurité s’abstiennent de protéger les personnes LGBTI contre les violences collectives et, pire, arrêtent et placent en détention celles qui dénoncent ces violences.
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