Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Ça s'appelle du militarisme

Quand un gouvernement s’entoure d’une armée fidèle et l’associe à la promotion de son programme politique, ça se rapproche de ce qu’on a connu dans les années 30 du XX ième siècle.

Vous me direz que le monde a changé. Oui, entre autre, si je me souviens bien des années 60 où René Lévesque expliquait les victoires successives des peuples dans leurs légitimes aspirations à l’indépendance. Ces temps-ci, on semble écarter bien vite la diplomatie. Les Conservateurs sont-ils à ce point incompétents dans le domaine ?

Qu’avons-nous appris de l’histoire du XX ième siècle et du mouvement de décolonisation ? Des régimes connus ont voulu se rendre invincibles. Ils ont célébré comme leurs victoires chaque empiètement sur de nouvelles colonies où vivaient, selon eux, des sous-hommes incapables de maîtriser eux-mêmes leur destin.

Est-ce que se répète « l’esprit de Munich » ? Avons-nous déjà oublié cette inavouable tolérance face à la remilitarisation du monde qui s’est une autre fois conclue par des millions de morts et tout un continent à reconstruire sur les ruines de la guerre ?

Je ne peux comprendre pour l’instant la stratégie du Canada que comme une volonté suicidaire et belliciste des Conservateurs de faire la promotion d’une soumission improbable des différents peuples du Tiers-Monde. Déjà la solidarité Sud-Sud se manifeste plus ouvertement à l’ONU. Sera-t-elle encore indéfiniment du domaine du discours ou d’appels à une paix malheureusement menacée par nos propres armées au nom d’une « guerre humanitaire » ?

Guy Roy

Guy Roy

l’auteur est membre du collectif PCQ de Québec solidaire à Lévis.

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