Mémoire de la CSQ sur les niveaux de l’immigration
Pour une meilleure intégration des personnes immigrantes
Québec, le 20 septembre 2007. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a présenté son mémoire Pour une meilleure intégration des personnes immigrantes aux membres de la Commission de la culture dans le cadre de la consultation sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2008-2010. La Centrale recommande l’adoption du scénario de la croissance légère pour les prochaines années « Nous considérons que ce scénario est celui qui convient le mieux dans le contexte actuel puisqu’il pourrait permettre de consolider davantage nos mécanismes d’accueil et de mieux expliquer à l’ensemble de la population du Québec le bien-fondé de notre politique en matière d’immigration. Une fois cette étape franchie, nous pourrons fixer à long terme des objectifs plus ambitieux » de souligner le 2e vice-président de la CSQ et responsable du dossier de l’immigration, Daniel B. Lafrenière.
La Centrale considère que l’immigration devrait être complémentaire à la mise sur pied, au Québec, d’une réelle politique familiale et de la population. « Nous considérons que l’immigration ne peut pas être la seule solution au déclin démographique que répète constamment le gouvernement pour justifier un ensemble de politiques publiques » d’affirmer le vice président CSQ.
La CSQ est également d’avis qu’il faut prioriser l’objectif de l’intégration à l’emploi comme considération économique dans le débat de l’immigration puisque c’est la préoccupation première des personnes immigrantes. Pour palier à la situation d’exclusion dont sont souvent victimes les personnes immigrantes, il apparaît prioritaire d’assurer une meilleure correspondance entre les besoins de main-d’œuvre et les critères de sélection, tout en facilitant la reconnaissance des diplômes et des compétences des personnes sélectionnées. « Une fois cette étape franchie, nous pourrons fixer, à long terme, des objectifs plus ambitieux. Il faut s’assurer que toutes les personnes immigrantes puissent bénéficier d’outils adéquats et de ressources afin de réussir leur intégration et leur permettre d’apporter à la société québécoise leur plein potentiel » ajoute M. Lafrenière.
La promotion et la survie de la langue française
La CSQ demande au gouvernement de consacrer dès maintenant les ressources nécessaires à l’amélioration et à la consolidation des programmes de francisation et d’intégration à la société québécoise. Pour la Centrale, l’intégration harmonieuse des personnes immigrantes à la société québécoise nécessite que des efforts supplémentaires substantiels soient déployés afin de faciliter l’apprentissage de la langue française, mais aussi de la culture et des valeurs québécoises. L’amélioration de ces programmes représente, pour la CSQ, une condition de base préalable à une accélération rapide de l’immigration.
La CSQ considère qu’il est urgent de rehausser sensiblement le budget du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles et le financement alloué aux organismes partenaires de l’intégration. Depuis plusieurs années, les budgets alloués au ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles stagnent malgré une augmentation du nombre de personnes immigrantes. De plus, les organismes communautaires œuvrant à l’intégration des personnes immigrantes se plaignent depuis des années de l’insuffisance des ressources consenties par l’État québécois pour les aider à réaliser leur mission. Le temps alloué à l’apprentissage du français est de 11 semaines, à raison de 30 heures par semaine, comparativement aux 600 heures en vigueur du temps des centres d’orientation et de francisation des immigrants (COFI). Pourtant, les transferts fédéraux liés à l’entente sur l’immigration augmentent de manière récurrente. « Nous sommes à même de nous demander où va l’argent » de dire le vice-président de la CSQ.
La CSQ croit que l’apprentissage du français et l’usage du français au travail devraient être reconnus comme un droit fondamental. En effet, c’est près de 46 % des personnes immigrantes allophones qui œuvrent dans un environnement où le français n’est pas la langue principale. Aussi, nous invitons la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles à faire pression sur le gouvernement québécois afin que les sommes nécessaires à la francisation des entreprises soient dégagées lors du prochain budget.
Français comme langue d’enseignement première
Sur le plan de l’éducation supérieure, la CSQ constate et s’inquiète de la tendance de plus en plus accentuée des établissements d’enseignement à développer des mécanismes d’attraction des étudiantes et des étudiants étrangers. « Nous avons observé, dans les dernières années, nombre de cas de cégeps ou d’universités qui décident d’offrir des programmes uniquement en anglais afin d’attirer cette clientèle et de s’assurer un financement supplémentaire. Il importe que Québec réaffirme la priorité du maintien et du développement de l’enseignement supérieur en langue française » de dire Daniel B. Lafrenière.
Reconnaître et appuyer l’harmonisation des compétences
Une absurdité persiste toujours dans notre système. Les personnes immigrantes sont spécifiquement sélectionnées pour leurs compétences et leurs formations particulières. Par contre, une fois au Québec, plusieurs obstacles de taille se posent devant elles quant à la reconnaissance et à l’harmonisation de ces dernières. « Nous estimons que le gouvernement doit accentuer son rôle de leader en la matière et donner un signal politique clair pour faciliter et accentuer la reconnaissance et la mise à jour des compétences des personnes immigrantes. Le gouvernement doit aussi rendre plus accessibles les différents programmes de mise à niveau ou d’évaluation des compétences » de commenter Daniel B. Lafrenière.
Les personnes immigrantes sont souvent surqualifiées pour les emplois disponibles ce qui causent un problème évident d’intégration économique. Pourtant, selon les dernières perspectives d’Emploi-Québec, seulement 20 % des nouveaux emplois qui seront créés exigeront un diplôme universitaire alors que 63 % des personnes immigrantes (toutes catégories confondues) avaient plus de quatorze années de scolarité. Le gouvernement du Québec a décidé de mieux ajuster les critères de sélection aux caractéristiques du marché du travail. La CSQ souhaite qu’il maintienne et renforce ces efforts en ce sens afin d’éviter la déqualification des personnes immigrantes.
« La pénurie de main-d’œuvre appréhendée et surtout la vigueur actuelle du marché du travail incitent le Québec à faire un effort supplémentaire en matière d’immigration. Par contre, le scénario de la croissance élevée tel que le soutien le gouvernement nous apparaît prématuré, car nous croyons qu’il faut d’abord mettre en place les programmes et les politiques nécessaires pour favoriser une intégration économique et sociale harmonieuse des nouveaux arrivants » de conclure Daniel B. Lafrenière.
Vous pouvez retrouver le mémoire de la CSQ Pour une meilleure intégration des personnes immigrantes sur le site de la CSQ au . La CSQ représente près de 155 000 membres, principalement dans le secteur de l’éducation. Elle est également présente dans le secteur de la santé, des services de garde, de la culture, des communications, du municipal et du loisir.
Sources :
Marjolaine Perreault
Attachée de presse CSQ
Tél. cel. : 514 235-5082
perreault.marjolaine@csq.qc.net