La Régie du logement confirme ce qui est essentiel et urgent pour elle : jeter des locataires à la rue. Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) dénonce vivement, qu’en annonçant la suspension de ses audiences, la Régie maintienne au contraire ce qui représente le gros de son volume, soit les causes visant à expulser des locataires de leur logement. Ce parti pris flagrant envers les propriétaires, sauf pour un petit nombre de demandes « soulevant un risque pour la santé ou la sécurité d’une personne », est inacceptable.
Un moratoire sur les évictions est nécessaire pour la sécurité publique
Le RCLALQ demande l’intervention immédiate de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, pour ramener la Régie à l’ordre. Un moratoire sur l’émission de jugements menant à l’éviction des locataires doit immédiatement être mis en place et ceux ayant été récemment émis ne doivent pas être exécutés tant et aussi longtemps que la crise du COVID-19 ne s’est pas résorbée. « La ministre Laforest doit prendre ses responsabilités et s’assurer qu’aucun locataire ne soit jeté à la rue en ce moment. Que se passera-t-il si des locataires devant subir une période de quarantaine se retrouvent sans logement ? C’est une question de sécurité publique » clame Marjolaine Deneault, porte-parole du RCLALQ. L’Espagne a d’ailleurs annoncé dans les dernières heures qu’elle mettait en place un moratoire sur les évictions, d’autres pays ou d’autres provinces canadiennes telles que l’Ontario sont également en discussion à ce sujet.
Qui plus est, de nombreux ménages québécois pourraient faire face à des difficultés financières en raison de la fermeture des écoles, des garderies et des mises en quarantaine. Cela pourrait notamment affecter leur capacité à payer leur loyer. « Dans les derniers jours, le premier ministre Justin Trudeau a mentionné sur les réseaux sociaux que personne au pays ne devrait être inquiet quant au paiement de son loyer en raison du COVID-19. La Régie du logement envoie un message complètement inverse : qu’attend la ministre pour réagir ? », dénonce la porte-parole.
La crise du logement est toujours présente
Par ailleurs, avant que ne s’amène la pandémie, le Québec connaissait déjà une sévère pénurie de logements apportant son lot de conséquences : montée en flèche des prix des loyers, discrimination lors de la recherche de logements et évictions illégales étaient déjà le lot quotidien des locataires. La crise du COVID-19 ne risque que d’envenimer encore plus la situation.
En conséquence, le RCLALQ demande une suspension temporaire de toutes audiences à la Régie du logement pouvant mener à l’expulsion des locataires. Cette mesure ne serait que la moindre des choses pour s’assurer que les ménages moins nantis ne paient pas les frais de la pandémie mondiale.
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