C’est pourquoi je salue la décision de Monsieur Couillard de se dissocier du projet qui se dessine à Anticosti. Je regrette par contre que Pierre-Karl Péladeau s’obstine à soutenir le « respect » de ce contrat, tout comme notre premier ministre.
Une initiative qui va, en tout état de cause, à contre sens de ce que j’entends et de ce que je vois à Paris. Au Bourget comme au village d’Alternatiba, qui réunissait des dizaines d’associations de la société civile et qui avait lieu à Montreuil, aux abords de Paris.
Comme députée par contre, je demeure sur ma faim. J’aimerais que Philippe Couillard fasse preuve de cohérence et abandonne ce projet d’un autre siècle. J’ai besoin qu’il démontre plus de transparence et en ce sens là, la population du Québec a besoin de connaitre quelles sont les pénalités que nous devrions payer en cas de cessation du contrat. Il n’y a aucune raison de se cacher derrière une clause de confidentialité. C’est de l’avenir de la planète dont il s’agit. Pas d’enrichissement privé.
D’abord, rappelons que Ressources Québec, filiale d’Investissement Québec, y a investi 57 millions de dollars d’argent public.
Mais les chiffres en matière d’impact sur nos émissions de GES sont encore plus incroyables, jugez par vous même :
– au minimum 1,4 million de tonnes de GES, si tout le gaz est récupéré, soit 2% des émissions totales du Québec en 2020
– au maximum 6 à 10 Mt si le gaz est brûlé (torché) ou libéré : 9 à 15% des émissions totales du Québec en 2020
Avec ce projet, on ne finance pas encore l’exploitation du pétrole d’Anticosti : on finance à coût de millions l’exploration pétrolière. Alors que des projets d’énergies vertes se méritent des investissements massifs. Cherchez l’erreur. Le jeu en vaut-il la chandelle ? La réponse est non. Pas pour un joyau de notre territoire.
Non seulement parce que ce projet constitue un gouffre pour notre économie (comme tous les projets pétroliers et gaziers) mais aussi parce que, si le Québec souhaite atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre, il se doit de mettre le développement des hydrocarbures derrière lui. Le PM nous dit qu’il ne pense pas que les énergies fossiles soient l’avenir du Québec. Qu’il nous le démontre cette semaine. À Paris.