Édition du 12 novembre 2024

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COP21

COP21 : on est dû pour de la transparence !

Je suis arrivée à Paris samedi matin. C’est la première fois qu’une députée de Québec solidaire participe à une grande conférence internationale. Avant mon départ, j’ai consulté des groupes, tenu des réunions publiques et des forums en ligne afin de permettre aux gens ordinaires d’enrichir ma participation. Je suis également membre du Collectif de la société civile québécoise, qui regroupe le mouvement syndical, les ONG environnementales, des organisations altermondialistes, des citoyens engagés, des représentants d’universités, et d’autres.

C’est pourquoi je salue la décision de Monsieur Couillard de se dissocier du projet qui se dessine à Anticosti. Je regrette par contre que Pierre-Karl Péladeau s’obstine à soutenir le « respect » de ce contrat, tout comme notre premier ministre.

Une initiative qui va, en tout état de cause, à contre sens de ce que j’entends et de ce que je vois à Paris. Au Bourget comme au village d’Alternatiba, qui réunissait des dizaines d’associations de la société civile et qui avait lieu à Montreuil, aux abords de Paris.

Comme députée par contre, je demeure sur ma faim. J’aimerais que Philippe Couillard fasse preuve de cohérence et abandonne ce projet d’un autre siècle. J’ai besoin qu’il démontre plus de transparence et en ce sens là, la population du Québec a besoin de connaitre quelles sont les pénalités que nous devrions payer en cas de cessation du contrat. Il n’y a aucune raison de se cacher derrière une clause de confidentialité. C’est de l’avenir de la planète dont il s’agit. Pas d’enrichissement privé.

D’abord, rappelons que Ressources Québec, filiale d’Investissement Québec, y a investi 57 millions de dollars d’argent public.

Mais les chiffres en matière d’impact sur nos émissions de GES sont encore plus incroyables, jugez par vous même :

 au minimum 1,4 million de tonnes de GES, si tout le gaz est récupéré, soit 2% des émissions totales du Québec en 2020

 au maximum 6 à 10 Mt si le gaz est brûlé (torché) ou libéré : 9 à 15% des émissions totales du Québec en 2020

Avec ce projet, on ne finance pas encore l’exploitation du pétrole d’Anticosti : on finance à coût de millions l’exploration pétrolière. Alors que des projets d’énergies vertes se méritent des investissements massifs. Cherchez l’erreur. Le jeu en vaut-il la chandelle ? La réponse est non. Pas pour un joyau de notre territoire.

Non seulement parce que ce projet constitue un gouffre pour notre économie (comme tous les projets pétroliers et gaziers) mais aussi parce que, si le Québec souhaite atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre, il se doit de mettre le développement des hydrocarbures derrière lui. Le PM nous dit qu’il ne pense pas que les énergies fossiles soient l’avenir du Québec. Qu’il nous le démontre cette semaine. À Paris.

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