Le FRAPRU a jugé les engagements des partis sur cinq thèmes : la poursuite des subventions à long terme au parc actuel de 553 700 logements sociaux, dont 123 600 au Québec (30 points), l’accroissement des investissements dans de nouveaux logements sociaux (30 points), le financement adéquat de la variété d’interventions nécessaires en itinérance (15 points), la construction et la rénovation d’habitations dans les communautés autochtones (15 points) et les autres engagements des partis sur l’enjeu du logement (10 points).
Le FRAPRU considère que le Parti conservateur a échoué dans tous ces domaines, les seuls nouveaux engagements pris durant la campagne concernant l’accès à la propriété. Son coordonnateur, François Saillant, considère que « Stephen Harper a complètement laissé tomber les ménages mal-logés, les locataires à faible revenu habitant dans les logements sociaux, les personnes et les familles itinérantes et les communautés autochtones ». Il accuse le premier ministre « d’avoir ajouté l’injure à l’insulte, le 21 septembre, au moment d’annoncer ses mesures d’accès à la propriété, en reprochant aux autres partis de ne parler que de logement social ».
La performance des autres partis
L’organisme de lutte pour le droit au logement déplore que les problèmes de logement, d’itinérance et plus largement de pauvreté n’aient pas pris davantage de place dans les interventions de l’ensemble des chefs des partis.
Il attribue néanmoins 80 points sur 100 au Bloc québécois pour ses engagements en habitation, le parti de Gilles Duceppe ayant repris ses revendications et celles d’autres organismes communautaires sur la majorité des sujets. Il ne comprend cependant pas pourquoi le Bloc indique sa volonté d’aller vers des investissements fédéraux d’environ 2 milliards $ additionnels par année dans de « nouveaux logements sociaux et abordables », mais qu’il ne propose que 400 millions $ par an au cours du prochain mandat gouvernemental.
Le Nouveau parti démocratique suit avec 79 points. Le FRAPRU apprécie la volonté du parti de Thomas Mulcair de poursuivre les subventions fédérales aux logements sociaux existants et de légiférer sur le droit au logement, mais considère que les investissements prévus pour de nouveaux logements locatifs et la lutte contre l’itinérance ne sont pas à la hauteur des besoins.
Le Parti libéral du Canada obtient 66 points. François Saillant reproche à Justin Trudeau « de proposer un véritable fourre-tout avec ses investissements dans les infrastructures sociales qui sont utilisés à toutes les sauces, soit la construction de nouveaux logements dits abordables, la poursuite des subventions aux logements sociaux existants, la lutte à l’itinérance, l’hébergement des personnes âgées, les garderies, l’apprentissage pré-scolaire, les infrastructures culturelles, celles de loisirs, etc. ». Il précise qu’à elle seule, la nécessaire poursuite des subventions aux logements sociaux existants accaparerait 21 % des investissements en infrastructures sociales en 2016-2017 pour atteindre 57 % en 2019-2020. « Que resterait-il pour de nouveaux logements sociaux et la lutte contre l’itinérance ? », se demande-t-il.
Quant au Parti vert d’Élizabeth May, le FRAPRU applaudit l’ambition de ses engagements pour le financement de nouveaux logements, pour l’amélioration des conditions de vie dans les communautés autochtones et pour la reconnaissance du droit au logement. Il déplore toutefois le silence total de son programme et de sa plate-forme sur l’enjeu de la poursuite des subventions aux logements sociaux existants et sa méconnaissance du dossier de l’itinérance qui l’amène à défendre des positions contraires à celles des groupes intervenant sur ce dossier au Québec. Il lui attribue donc la même note qu’au Parti libéral, soit 66 points.
On peut prendre connaissance du bulletin publié par le FRAPRU au lien suivant : http://bit.ly/1LBRamB