« Le gouvernement Couillard claironne que sa priorité pour 2017-2018 est l’éducation, mais en regard des engagements annoncés d’ici aux prochaines élections, on est loin du grand réinvestissement attendu dans les universités », soutient Jean-Marie Lafortune, président de la FQPPU. « Les investissements annoncés, qui sont de 282 millions de dollars d’ici la fin de 2018-2019, sont certes un pas dans la bonne direction, mais il est déplorable que le véritable rattrapage n’ait lieu qu’à partir de 2019-2020. »
Pourtant, l’urgence de réinvestir est manifeste. Depuis 2012, le nombre d’étudiants en équivalence au temps plein (EETP) a crû de 10 %, alors que le nombre de professeurs a chuté de 5 %, ce qui fait que le ratio québécois d’EETP par professeur est de 25,5 à l’heure actuelle alors que la moyenne canadienne se situe à 18,5.
En ce qui concerne le financement de la recherche universitaire, l’apport de Québec dans le financement global destiné aux professeurs québécois continue de reculer. « Pour la FQPPU, il est inquiétant que le réinvestissement en recherche se fasse presque strictement à l’aune du développement économique, en témoigne la part des FRQ qui ne représente que 180 millions de dollars sur les 833,6 millions supplémentaires consentis à la recherche et à l’innovation de 2016-2017 à 2021-2022. Inquiète à cet égard, la FQPPU a proposé des pistes de solution à faible coût pour donner un nouveau souffle à la recherche libre, mais les choses avancent lentement », précise M. Lafortune. Le versement d’une subvention de recherche annuelle de base, mesure réclamée par 90 % du corps professoral québécois, permettrait une meilleure formation de la relève par l’entremise d’assistanats, favoriserait l’innovation par le financement de projets audacieux, faciliterait la conversion des créneaux de recherche en cours de carrière et encouragerait les projets multidisciplinaires dont les comités d’évaluation des organismes subventionnaires actuels s’accommodent mal.
Enfin, la FQPPU prend bonne note de l’engagement du gouvernement à recourir à une nouvelle formule de financement des universités inspirée du rapport Tremblay-Roy, qui découle de consultations auxquelles elle a grandement collaboré. « La Fédération réitère sa disponibilité à accompagner la ministre David dans ce processus », conclut M. Lafortune.
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Depuis 1991, la FQPPU représente le corps professoral québécois sur la scène nationale et internationale.
Source :
Hans Poirier, FQPPU