« Depuis la semaine dernière, le ministre Boulet martèle qu’il faut éviter à tout prix un conflit de travail parce que le secteur de la construction est essentiel à la reprise économique. C’est pourtant précisément ce que j’ai fait valoir il y a un mois quand j’ai déposé mon projet de loi à l’Assemblée nationale ! Le gouvernement caquiste peut très bien adopter mon projet de loi en un après-midi s’il a vraiment la volonté politique d’agir pour permettre une négociation juste et équilibrée. Si M. Boulet fait le choix une fois de plus de ne rien faire et qu’une grève est déclenchée cette semaine dans le secteur de la construction, il sera le seul et unique responsable de ce fiasco », déplore M. Leduc.
Selon la FTQ-Construction, depuis l’échéance de la convention collective le 30 avril dernier, les travailleurs perdent l’équivalent de 210$ par mois puisqu’en vertu du régime actuel, il n’y a pas de rétroactivité salariale lorsque les nouvelles conventions tardent à être signées. C’est d’ailleurs ce qui incite la partie patronale à laisser durer les négociations en attendant une loi spéciale.
Le député solidaire appelle donc le gouvernement de la CAQ à adopter rapidement son projet de loi afin de permettre aux salariés de bénéficier d’un rapport de force plus équitable dans la négociation avec leurs employeurs, ce qui éviterait le recours à une loi spéciale et un retour forcé au travail.
« Ça fait des années qu’on sait que le régime actuel qui régit le milieu de la construction est nettement à l’avantage des employeurs, notamment parce qu’il permet le recours à des briseurs de grève, une tactique digne d’un autre siècle qui brime le droit à la négociation des salariés. La plupart du temps, ça se termine par des lois spéciales qui forcent le retour au travail. Le projet de loi 790 que j’ai proposé est simple et va droit au but : il corrige les aberrations qui ont toujours cours dans le secteur de la construction et il fera en sorte de cesser de traiter les forces du travail de la construction comme une sous-classe de travailleurs et travailleuses », fait valoir Alexandre Leduc.
Rappelons que le projet de loi 790, déposé le 15 avril dernier par le député d’Hochelaga-Maisonneuve, proposait notamment de modifier la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction afin d’appliquer les dispositions anti-briseurs de grève prévues au Code du travail en cas de conflit de travail, et d’instaurer la rétroactivité salariale dans le cas où l’entrée en vigueur d’une convention collective serait antérieure à sa signature.
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