Avec le dépôt du projet de loi 67 sur l’encadrement de l’hébergement touristique, la ministre du Tourisme, Dominique Vien, débutait également le processus de privatisation de Tourisme Québec. Une fois le projet de loi adopté, l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (AITQ) sera créée. Cet organisme gérera, à même les fonds publics, les initiatives promotionnelles de la destination touristique québécoise. Le gouvernement contourne ainsi ses propres règles en matière de gestion contractuelle en octroyant, sans appel d’offres, le budget de promotion du ministère du Tourisme au secteur privé.
« Cette réorganisation des activités -une privatisation pure et simple - entraînera l’abolition de plus de 120 postes, soit près de la moitié des effectifs du ministère du Tourisme. Présentement, le ministère compte 243 employés : 118 à Québec, 113 à Montréal et 12 en région. Difficile de croire le gouvernement qui affirme, sur toutes les tribunes, vouloir conserver l’expertise au sein de l’appareil d’État. Le gouvernement économisera ainsi 23 millions $. Bref, l’argent des contribuables enrichira le secteur privé », s’indigne le président du SPGQ, Richard Perron.
De plus, en confiant l’argent à l’AITQ, le gouvernement fait fi des révélations troublantes du Vérificateur général du Québec sur les dérives de l’ex-PDG de Tourisme Montréal, Charles Lapointe, qui a touché une indemnité de départ controversée de 654 000 $. La raison est simple : l’AITQ ne possède pas les mêmes mécanismes de reddition de compte que la fonction publique. Autrement dit, c’est bar ouvert pour le secteur privé. Pourtant, les professionnels du ministère du Tourisme rapportent à l’État !
« Chaque dollar dépensé maximise le retour sur investissement. Le Rapport annuel de gestion 2014-2015 du ministère du Tourisme l’illustre parfaitement : chaque dollar investi en relations de presse rapporte 50 $ en valeur publicitaire », rappelle M. Perron.
Le gouvernement s’est également montré ouvert à uniformiser la taxe sur l’hébergement (TSH) à 3,5 %. Le gouvernement pourra ainsi percevoir près de 10 millions $ supplémentaires de fonds publics pour financer une organisation qui n’existe pas encore et qui n’a pas fait ses preuves.
« En plus d’ouvrir la porte toute grande au secteur privé, voilà que le gouvernement veut imposer une taxe supplémentaire aux touristes québécois qui encouragent le développement économique en voulant passer leurs vacances au Québec » conclut Richard Perron.