Montréal, 20 février 2018 - Il y a un an, la ville de Montréal s’est déclarée « Ville sanctuaire ». Mais dans les faits, rien n’a changé.
Un an jour pour jour après l’adoption d’une motion désignant Montréal « ville sanctuaire », les personnes sans-statut attendent toujours des changements. Elles n’ont toujours pas accès à un travail déclaré, à l’éducation, aux soins de santé, au logement, et à la protection contre les violences sexuelles. De plus, le SPVM - qui relève directement de la Ville - continue à collaborer avec les services frontaliers. En 2016, le SPVM a fait 2,872 appels à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Dans 83% des cas, les appels ont été faits pour vérifier le statut migratoire.(1) Cette pratique continue à ce jour.
Le Collectif des femmes sans statut continue de revendiquer une vraie ville sanctuaire avec des accès aux services et sans collaboration entre le SPVM et les services frontaliers.
Le Collectif des femmes non statuts, portant des masques, ont mis en apparence à l’hôtel de ville en octobre 2017, en appelant l’ancien maire Denis Coderre à tenir sa promesse (http://bit.ly/2Cy0epz). Maintenant, ils se tournent vers la nouvelle maire, Valérie Plante, dont l’élection a été largement saluée par les féministes qui soutiennent la lutte des femmes sans-papiers pour la dignité et la justice.
Leur message à Valérie Plante : « Depuis 2015, nous, femmes et mères sans statuts, qui vivons et travaillons dans l’ombre, invisibles et exclues, interpellons l’opinion publique, ensemble. Nous sommes des femmes de différents pays qui nous organisons ensemble et nous rencontrons pour nous soutenir mutuellement pour faire face à notre situation précaire. Nous travaillons fort, nous sommes des femmes responsables, certaines seules, d’autres avec une famille et des enfants à charge. Nous faisons partie de la vie et de l’économie de ce pays mais nous ne recevons aucune aide économique et sociale du gouvernement ! Nous avons sans cesse essayé de régulariser notre statut, en demandant la résidence mais nous avons reçu des réponses négatives pour nos demandes. Ces réponses sont basées sur la décision d’un agent d’immigration qui accepte certains cas et pas d’autres, même si c’est la même situation de précarité - c’est pourquoi nous demandons une régularisation pour toutes et tous. Nous vivons dans la peur, et dans une grande précarité qui nous rend particulièrement vulnérables aux abus et à l’exploitation. Nous vous demandons un rendez-vous pour être entendues afin que des solutions soient possibles pour une vraie ville sanctuaire à Montréal. »
Source :
Le Collectif des Femmes Sans Statuts de Montréal
Un message, un commentaire ?