Édition du 12 novembre 2024

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Algérie - Campagne pour la révision de la constitution : Le mouvement associatif à la rescousse

Au-delà de la participation des partis politiques, cette fois-ci, le « mouvement associatif » ou la « société civile » est autorisé à y prendre part. Le mouvement associatif sera autorisé, pour la première fois, à animer des meetings populaires, destinés à sensibiliser les citoyens quant à l’importance de la large participation au référendum sur la nouvelle Constitution.

Tiré de El Watan.

L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a publié, samedi, un arrêté « portant fixation des règles d’organisation des réunions et des manifestations publiques dans le cadre de la campagne référendaire sur le projet de révision constitutionnelle ».

L’article 4 de cet arrêté stipule que « les rassemblements et meetings dans le cadre de la campagne référendaire sur le projet de révision constitutionnelle peuvent être organisés par les associations nationales et locales, dont les associations communales, de wilaya et associations interwilayas, ainsi que par les associations à caractère spécifique, dont les fondations, les amicales et les associations estudiantines et sportives ».

Au-delà de la participation des partis politiques, cette fois-ci, le « mouvement associatif » ou la « société civile » est autorisé à y prendre part. « Le mouvement associatif sera autorisé, pour la première fois, à animer des meetings populaires, destinés à sensibiliser les citoyens de l’importance de la large participation au référendum sur la nouvelle Constitution, d’organiser et d’encadrer toutes les activités rentrant dans le cadre la campagne pour le rendez-vous du 1er novembre », a déclaré son président, Mohamed Chorfi, depuis Médéa, dans des propos repris par l’agence officielle.

Tout en mettant en garde contre « d’éventuels abus ou de compromettre la campagne en recourant à des pratiques décriées par les citoyens », celui-ci a estimé que « la participation du mouvement associatif à la campagne ne doit pas être exploitée par ce dernier pour devenir des formations politiques bis ».

Face à la désaffection de beaucoup de partis politiques, du moins les plus en vue, entre ceux qui boycotteront et ceux qui appellent à voter « non », et devant l’image que pourra donner la participation du duo PFLN/RND, décriés par les citoyens, la « société civile » paraît un palliatif pour ce qui est de l’animation de la campagne. D’autant que la nouvelle Constitution donne un rôle plus important pour le mouvement associatif dans la « gestion des affaires publiques ».

« Ayant toujours milité pour la liberté et la démocratie, et attaché à sa souveraineté et à son indépendance nationales, le peuple entend, par cette Constitution, se doter d’institutions fondées sur la participation des citoyens et de la société civile incluant la communauté algérienne à l’étranger à la gestion des affaires publiques et qui réalisent la justice sociale, l’égalité et la liberté de chacun et de tous, dans le cadre d’un Etat de droit républicain et démocratique et se veut de faire de la Constitution le cadre idéal au renforcement du lien national et de la garantie des libertés démocratiques du citoyen », lit-on dans le préambule du projet de révision constitutionnelle.

Son article 10 stipule que « l’Etat veille à promouvoir le rôle de la société civile en vue de sa participation à la gestion des affaires publiques », alors qu’il est énoncé dans l’article 16, dans son alinéa 3, que « l’Etat encourage la démocratie participative au niveau des collectivités territoriales, notamment à travers la société civile ».

Des aspects de la nouvelle Constitution qui ont été salués par des représentants de la « société civile », celle bien évidemment associées à chaque fois à des enjeux politiques, comme les élections présidentielles.

Le commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), Abderrahmane Hamzaoui, a indiqué, samedi depuis Sétif, que « le projet d’amendement de la Constitution dans son préambule et dans plusieurs articles accorde pour la première fois au mouvement associatif et à la société civile leur véritable rôle et leur place ».

Donc, au-delà du contexte actuel qui fait que la « société civile » soit impliquée dans la campagne, la constitutionnalisation de sa « participation à la gestion des affaires publiques » traduit une volonté de la part du pouvoir en place d’en faire un « allié » stratégique pour le futur. Une démarche vue, par des politiques de l’opposition, comme une manière de mettre à l’écart davantage les partis politiques.

Abdelghani Aichoun

Journaliste pour EL Watan (Algérie).

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