« L’action de ce matin a pour objectif de déranger le cours normal des choses au ministère de l’éducation », indique Hubert Pineault, porte-parole du SÉSUM. « Les syndicats d’étudiants et d’étudiantes salarié-e-s joignent leur forces pour dénoncer la situation actuelle puisque nous serons doublement touchés par les nouvelles compressions, à la fois dans nos conditions d’étude et nos conditions de travail », ajoute-t-il. Rappelons en effet que La Presse révélait la semaine dernière que les augmentations salariales accordées au Front commun ne seront pas inclues dans la politique salariale gouvernementale. Cela pourrait représenter un manque à gagner de 170 millions en 4 ans pour les universités québécoises alors que les subventions qui leur sont accordées par Québec ne suivront même pas l’inflation.
La hausse de frais de scolarité pour les étudiants étrangers et les étudiantes étrangères qui a été évoquée dans les dernières semaines n’est pas non plus une solution pour les groupes en question. « Il s’agit d’une fausse solution à un problème bien réel », indique Chloé Fortin-Coté, porte-parole du SÉTUE. Selon elle, « Il s’agit d’une population étudiante déjà plus vulnérable et qui paie déjà des frais de scolarité plus élevés. Les solutions au problème de financement des universités se trouvent plutôt dans des réformes fiscales qui visent les institutions financières et les individus très riches ».
Shawn Goodman, porte-parole du SEES-UQO, invite finalement Québec à renverser la tendance : « À l’occasion du dépôt du budget provincial 2016, le gouvernement a l’occasion de réinvestir massivement dans les services publics, dont l’éducation supérieure. Avec ses politiques d’austérité, le gouvernement fait le choix de compromettre sérieusement les services offerts dans les institutions publiques. »
À propos des organisations participantes
Le Syndicat des étudiant-e-s employé-e-es de l’UQAM (SETUE-UQAM) regroupe pus de 3000 membres et est en grève depuis décembre 2015. Le Syndicat des étudiant-e-s salarié-e-s de l’Université de Montréal (SÉSUM) regroupe 3500 membres et est sans convention collective depuis maintenant 9 mois. Le Syndicat des étudiantes et étudiants salarié(e)s de l’UQO (SEES-UQO) est lui aussi en négociation et sans convention collective depuis plus d’un an. Ces trois syndicats ainsi que la plupart des autres qui se joignent à eux sont des sections locales de l’Alliance de la Fonction publique du Canada, région du Québec. L’AFPC-Québec représente plus de 25 000 travailleuses et travailleurs dans les universités québécoises au Québec.