Un amendement en ce sens est présentement à l’étude devant un comité législatif de la Chambre des communes. Compte tenu du contexte d’un gouvernement minoritaire, cet amendement nécessite l’appui d’au moins un parti d’opposition pour être adopté. Le vote peut avoir lieu d’un jour à l’autre.
« Nous implorons le Bloc québécois et le NPD de voter en faveur de cet amendement et de faire du Canada un pays avec des lois raisonnables sur les armes à feu. Ce serait inimaginable que ces partis soit responsable de l’échec d’une lutte qui a commencé avant même que nous soyons nés, et pour une mesure aussi populaire et essentielle », commente William Sylvain, de la Confédération pour le rayonnement étudiant en ingénierie au Québec (CRÉIQ).
« La violence engendrée par les armes à feu semi-automatiques et les accessoires comme les chargeurs de haute capacité touche les jeunes directement. Cette menace ne va pas disparaître avec des plans d’urgence ni des exercices de tireurs actifs dans nos écoles. Il faut interdire les armes qui permettent de tuer plusieurs personnes en peu de temps avec la simple pression d’un doigt », dit Juliette Gagnon de la CRÉIQ.
« On ne veut pas de ces armes-là », ajoute Juliette Gagnon. « Les armes à feu basées sur des armes militaires sont conçues pour tuer rapidement et efficacement. Ce sont les armes de choix des tueurs de masse. Les massacres dans les écoles n’ont pas seulement lieu aux États-Unis. Nous ne sommes pas immunisés contre ce type de violence. On n’a qu’à penser à Polytechnique, Concordia et Dawson. Et dans tous ces cas, les tueurs étaient les propriétaires légaux des armes qu’ils ont utilisées. Il faut tout faire pour minimiser les chances que de telles armes tombent entre de mauvaises mains. On ne sait pas qui sera le prochain tueur de masse. Ça peut être n’importe qui. On ne peut pas lire les pensées des gens. On ne peut pas prédire quel sera l’état mental de quelqu’un dans le futur. C’est pourquoi il faut éliminer l’accès à toutes les armes d’assaut. »
« Il n’est pas rare de côtoyer des gens ayant vécu de près ou de loin la tragédie du 6 décembre 1989 lorsqu’on fait partie de la grande communauté de Polytechnique », renchérit Nicolas Charron, de l’Association étudiante de Polytechnique. « La présence de ces personnes nous rappelle constamment ce qui s’est passé dans l’enceinte de Polytechnique et combien tous ont été marqués par cette tragédie. Il reste du chemin à faire pour éliminer les féminicides et les massacres de tous genres qui peuvent être commis par des armes à feu. La solution passe évidemment par le contrôle de ces armes, donc nous encourageons les partis politiques d’opposition à soutenir l’amendement. »
« En tant qu’étudiants en génie, c’est assez facile pour nous de voir la logique. La mortalité des blessures augmente avec le calibre. Le nombre de victimes se multiplie avec la fonction semi-automatique. Les fusils de haute précision (sniper rifles) peuvent atteindre des cibles à plus de deux kilomètres. Personne n’a besoin de ces armes-là. Le coût potentiel est trop élevé. On a déjà payé avec des vies. Une tuerie de masse, c’en est déjà une de trop », conclut Juliette Gagnon.
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