La plus grande part des fonds annoncés dans le plan d’action, soit 75,8 M$, est dédiée au programme de suppléments au loyer (PSL) qui permet de subventionner des logements du marché privé afin que le loyer corresponde à 25% du revenu des locataires. Or, pour être admissibles à ce programme, les locataires doivent satisfaire différents critères et passer par un processus de sélection auprès de leur office municipal d’habitation.
« Chaque année, de nombreux PSL ne sont pas alloués même si des locataires sont sans toit. Ajouter plus d’argent dans ce programme, non seulement ça ne règlera pas le problème systémique de la crise du logement, mais en plus, ça permet au gouvernement de laisser croire qu’il fait quelque chose alors qu’il sait pertinemment que les sommes promises ne seront pas totalement dépensées », dénonce Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ. « Et si toutes les sommes octroyées pour les PSL étaient investies dans des mesures pérennes pour lutter contre la crise et non pas données dans les poches du privée, on pourrait peut-être voir la lumière au bout du tunnel », souligne le porte-parole.
Une aide inadéquate pour les municipalités
Bien qu’il soit intéressant que le programme de subvention soit maintenant disponible pour toutes les municipalités, peu importe leur taux d’inoccupation, l’enveloppe budgétaire de 2M$ demeure peu élevée relativement aux besoins observés sur le terrain. Rappelons que les plus récentes données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) démontrent que plusieurs villes intermédiaires et de petite taille doivent conjuguer avec des taux d’inoccupation qui frôlent les 0%.
« Ces villes ne sont pas habituées à mettre en place des mesures d’aide pour les locataires. Elles n’ont pas les effectifs nécessaires contrairement à des villes comme Montréal et Québec qui n’en sont pas à leur première année de crise », mentionne monsieur Dussault. Le RCLALQ craint d’ailleurs que plusieurs ménages locataires se retrouvent sans toit dans les régions à l’extérieur des grands centres urbains. « D’ailleurs, quand il n’y a pas de logement, il n’y a pas de logement. Ce n’est pas en mettant en place des Services d’aide à la recherche de logement que les logements apparaîtront comme par magie », indique le porte-parole du Regroupement.
Un mandat désastreux en terme d’habitation
Le mois dernier, le RCLALQ réclamait la démission de la ministre Laforest en raison de sa mauvaise gestion du dossier de l’habitation tout au long de son mandat. « Ce plan d’action ne fait malheureusement pas exception. Une fois de plus, non seulement la ministre, mais tout le gouvernement de la CAQ démontrent qu’ils ne comprennent pas la réalité des ménages locataires », mentionne monsieur Dussault.
Afin de lutter efficacement contre les cycles de crises du logement qui traversent les différentes régions du Québec, le RCLALQ réclame la mise en place d’un contrôle des loyers ainsi que d’un registre des loyers obligatoire, public et gratuit.
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