Rappelons que de nombreux groupes syndicaux, communautaires et de défense des droits des femmes se sont battus durant une quinzaine d’années pour obtenir un programme d’assurance parentale québécois. Le RQAP vise à soutenir financièrement les nouveaux parents par des congés de maternité et de paternité payés à même un financement bipartite provenant des travailleurs et des employeurs.
« L’adoption du RQAP a été un pas majeur vers une meilleure autonomie financière des femmes, souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. Toutefois, les demandes de l’époque n’ont pas été toutes satisfaites, notamment celle qui concerne l’indemnisation à 90 % du revenu gagné, à l’égal des travailleuses accidentées du travail. Pourquoi cet écart de 15 à 20 % entre les bénéficiaires du RQAP et ceux de la CSST, s’interroge-t-elle, en ajoutant que le régime actuel est insuffisant pour permettre à des femmes et à des mères en situation de monoparentalité payées au salaire minimum d’assurer leurs dépenses minimales.
Véronique De Sève constate avec amertume l’entêtement du gouvernement à détruire des mesures sociales qui ont fait leur preuve au lieu de les mettre de l’avant et de les bonifier. « Philippe Couillard a d’abord jonglé avec l’idée de remettre en question le RQAP en le qualifiant de "très généreux", ce qui a provoqué une levée de boucliers chez les parents du Québec. Devant le tollé, il a reculé pour mieux s’en prendre au réseau des services de garde en le livrant à des compressions budgétaires sans précédent. Mais il menace ainsi l’universalité des services et quelque 5000 emplois ! Si le gouvernement a perdu la raison, nous pouvons l’aider à la lui faire retrouver », conclut la vice-présidente de la CSN.