Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

Lettre au Devoir

Vendre son âme au diable

Mercredi, 12 mars 2014

Dure dure la vie depuis dimanche. Mon cauchemar a commencé avec l’annonce par la première ministre de la candidature de PKP dans la circonscription de Saint-Jérôme. Je n’en croyais pas mes yeux et mes oreilles, cela était sûrement dû à l’effet du changement d’heure, une heure de moins de sommeil ! Mais non, tout cela était plus vrai que vrai. L’arrivée théâtrale de madame Marois, digne d’une Marie-Antoinette présentant à ses sujets la royale personne de PKP, le sauveur de l’indépendance au Québec, le champion des hommes d’affaires, l’homme subitement converti à la cause. Un affront à mon intelligence.

Mais le pire c’est , un peu plus tard dans la journée, la déclaration, que dis-je, l’acte de foi de Marc Laviolette au nom du SPQ-libre, cautionnant sans réserve cette candidature. Marc Laviolette, ancien président de la CSN, faisant l’éloge du pire employeur que le Québec aura connu.

Et hier, hier, le coup de grâce, la haute trahison. Que les Parizeau, Landry et Lapointe de ce monde appuient PKP, c’est grandement décevant mais passe encore. Mais que des Larose, Duceppe, Laviolette (encore lui) Doré, tous anciens syndicalistes se joignent à cette voix, c’est un grand coup de couteau directement au coeur. KO par défaite de principes.

En tant que conseillère syndicale, j’ai été au coeur du lockout du Journal de Montréal et du Réveil, quotidien au Saguenay, tous deux propriétés de Québecor. J’ai vécu avec ces travailleurs et travailleuses toutes les luttes pour faire reconnaître leur droit de négocier. J’ai ragé avec eux et elles devant l’intransigeance de cet employeur, sans pitié et irrespectueux. Je me suis également retrouvée plus souvent que je ne l’aurais voulu, dans leurs bras, à pleurer notre impuissance devant la démesure.

Et aujourd’hui, au nom de la souveraineté, ces syndicalistes d’hier, appuient la candidature de PKP pour ravir à la CAQ un électorat tellement loin des valeurs passées du PQ, ce parti qui fut dans un temps lointain, de gauche. Ils ont vendu leurs âmes au diable pour cet idéal. Ils n’avaient nullement besoin de poser ce geste. La souveraineté arrivera bien un jour et j’ose croire avec des gens de bonne volonté et de fortes convictions.

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