Intitulé « Offre de formation réseau visant le développement de compétences professionnelles en recherche chez les étudiants de cycles supérieurs », cet appel de propositions demande aux ressources enseignantes de développer des nouvelles formations à distance qui faciliteront l’insertion des étudiants sur le marché du travail.
Or, malgré ce titre accrocheur, la FNEEQ-CSN et la FP-CSN y voient des failles importantes autant pour le personnel que pour les étudiantes et étudiants. « Le développement de ces formations est une activité professionnelle externe à rémunération fixe qui n’entraîne aucune reconnaissance dans la charge de travail des ressources enseignantes qui devront, de plus, céder une licence d’utilisation non exclusive et non révocable », déplore Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire à la FP-CSN. Pour les étudiants, rien ne garantit que ces formations complémentaires seront créditées ou que les crédits seront reconnus.
Des principes mis à mal
Les deux fédérations s’interrogent aussi sur le fait que ces formations pourront être modulées en fonction des besoins d’un seul étudiant et que des experts externes du milieu universitaire pourront être mis à contribution ; cette approche va à l’encontre des principes de la formation universitaire.
« Alors qu’aucun syndicat n’a été consulté pour élaborer ces nouvelles formations à distance, comment se fait-il qu’un de ces cours soit déjà offert et que deux autres soient déjà en élaboration ? », explique Richard Bousquet, vice-président, regroupement université à la FNEEQ-CSN. Bien que la direction de l’UQ soutienne que ces activités s’insèrent dans le cadre légal des actuelles conventions collectives, les balises pour encadrer l’enseignement à distance demeurent embryonnaires et diffèrent énormément d’une université à l’autre.
En tentant de répondre à un besoin spécifique, le siège social de l’UQ ouvre la porte à une offre uniformisée faisant fi de l’autonomie institutionnelle et de la liberté académique.
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