Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Une justice fiscale battue en brèche depuis trop longtemps

L’annonce par le gouvernement d’une hausse d’impôt pour les plus riches a soulevé un tollé. J’aimerais rappeler ici toutes les baisses d’impôt dont ils ont profité depuis 1999.

Prenons un contribuable dont le revenu imposable s’élève à 50 000$. De 1999 à 2007, ce contribuable a vu sa facture d’impôt provincial passer de 8861$ à 6879$, diminuant ainsi de 1982$. Le contribuable au revenu imposable de 70 000$ est passé de 14 076$ en 1999 à 11 336$ en 2007, pour une baisse de 2740$.

En 2007, le gouvernement libéral a baissé les impôts de 950 millions. Concrètement, un couple avec deux enfants et deux revenus totalisant entre 30 000$ et 60 000$ économisait 110$ en impôts en 2008. Pour des revenus totalisant 75 000$, la baisse sera de 640$, tandis qu’elle sera de 1939$ pour des revenus totaux de 175 000$ ou plus.

Comme on peut le constater, plus le revenu imposable du contribuable grimpe, plus les réductions d’impôts augmentent. Pas surprenant de voir en 2007, 70% des répondants à un sondage Léger Marketing se prononcer contre cette dernière baisse d’impôt.

Non contents de diminuer les impôts des plus riches, en 2007, le gouvernement libéral a aboli la taxe sur le capital des entreprises, réduisant de 88 millions les revenus de l’État en 2008 et de 869 millions en 2011-12.

Du côté fédéral, Harper a diminué les impôts des entreprises de 22,12% en 2007 à 15% le 1er janvier 2011, ce taux a connu une baisse constante. En fait, il a été presque réduit de moitié depuis 1990, alors qu’il s’élevait à 28 pour cent.

Soulignons que lorsqu’il y a eu des baisses d’impôt rétroactives comme celles de Paul Martin en novembre 2005 et de, Gérard D. Lévesque en 1993, il n’y a pas eu de tollé des récipiendaires
Tenant compte de ces informations, on peut dire que la hausse rétroactive au début 2012, ne fait que rétablir partiellement une justice fiscale battue en brèche depuis trop longtemps.

Je ne crois pas qu’il faille céder au chantage d’une prétendue fuite des plus riches. À ce qui je sache, ils ne quittaient pas avant les réductions d’impôts de 1999 à 2011. De toute façon, ils ne partiront pas avec les emplois d’autres prendront leur place et en ce qui concerne les entreprises, elles ne quitteront pas tant qu’il y a de l’argent à faire. De plus notons que ces baisses d’impôt ne les empêchent pas de déménager la production dans les pays émergents à la première occasion, de faire de l’évasion fiscale et de courir les paradis fiscaux.

Cessons de céder au chantage de la fuite des capitaux, rétablissons une fiscalité progressive, exigeons la fin des hausses de tarif et favorisons le développement d’entreprises coopératives qui seront moins enclines à partir exploiter les gens dans d’autres pays.

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