Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Un signe positif pour la Coalition opposée au recrutement militaire

Saguenay, 2 novembre 2011 // La Coalition opposée au recrutement militaire accueille avec joie le retrait des recruteurs militaires des kiosques de l’édition 2011 de la Journée de l’emploi à l’Université du Québec à Chicoutimi. Alors que l’armée vise à augmenter ses effectifs avec sa deuxième plus grande campagne de recrutement depuis la seconde guerre mondiale, elle présente la « carrière » de militaire en promettant un emploi bien rémunéré, des études supérieures gratuites, des missions humanitaires, des voyages et de l’aventure.

Tout cela n’est que poudre aux yeux pour les étudiant-e-s endetté-e-s et l’armée n’a pas sa place dans les institutions scolaires. Le militaire est enrôlé et non embauché ; il ne s’agit clairement pas d’un métier comme un autre et une forte majorité de la population québécoise est en désaccord avec les occupations militaires de l’armée, en Afghanistan par exemple. Il ne suffit pas de parler contre la guerre et le militarisme ; il faut également agir, et c’est ainsi que la journée d’aujourd’hui prend tout son sens.

Rappelons que le 3 novembre 2010, les recruteurs de l’armée avaient été invités au Journée de l’emploi de l’UQAC malgré les nombreuses lettres d’étudiant-e-s dénonçant la chose. Contre l’inaction de l’UQAC devant ces questionnements légitimes, la Coalition opposée au recrutement militaire s’était formée et avait tenu une ligne de piquetage à l’extérieur de l’université durant la journée du salon. Cette manifestation avait été marquée par l’attitude répressive de l’UQAC qui interdisait celle-ci et l’intimidation réalisée envers les manifestant-e-s. Ainsi, une personne déléguée pour les médias avait reçu la visite de policiers à son bureau et les sorties et couloirs de l’université étaient contrôlés par des agent-e-s de sécurité qui se donnaient le droit de fouiller les sacs. Une agente de sécurité filmait les étudiant-e-s pacifiques dans la ligne de piquetage et ceux et celles-ci se voyaient refuser le droit d’entrer dans leur université. L’indignation contre cette répression ne fut pas sans réponse puisque le 14 décembre, la Ligue des droits et libertés Saguenay-Lac St-Jean, le Conseil régional de la FTQ, le Conseil régional-05 de l’AFPC et le Syndicat des étudiants et étudiantes employé-e-s de l’UQAC publiaient conjointement un communiqué dénonçant l’interdiction de manifester et l’intimidation à l’UQAC cette journée là.

En 2007 et 2008, devant les fortes actions des étudiant-e-s contre le recrutement militaire, les administrations des cégeps et de l’université du Saguenay avaient, durant un certain temps, refusé la venue de recruteurs militaires dans leur établissement. Une fois de plus, nous observons que l’action a porté certains gains malgré les nombreuses difficultés rencontrées. Plus encore, la controverse soulevée a permis de conscientiser davantage la population sur le rôle véritable de l’armée canadienne et son recrutement. La lutte n’est toutefois pas terminée. Dans la région, l’armée arrive encore à recevoir des invitations dans des écoles primaires pour parler aux enfants des bienfaits de l’enrôlement militaire et de la guerre en Afghanistan. Continuons de dénoncer le recrutement militaire dans les institutions scolaires et restons prêt-e-s à agir !

« Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C’est par erreur qu’on lui a donné un cerveau puisqu’une moelle épinière lui suffirait amplement. » - Albert Einstein

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