Montréal, le 27 février 2008. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) considèrent que le jugement rendu hier par la Cour supérieure du Québec, autorisant la surfacturation dans les garderies, menace sérieusement les principes d’accessibilité et d’universalité de tous les enfants du Québec à des services de garde à 7 $ et demandent au gouvernement d’intervenir rapidement sur cette question.
La vice-présidente de la CSQ, Mme Louise Chabot, soutient que « l’implantation des garderies à 5 $, maintenant à 7 $, est un choix de société que nous avons pour assurer l’accessibilité et l’universalité des services de garde à l’ensemble des familles. Cette porte, qui vient d’être ouverte à la surfacturation, est une attaque directe aux principes de l’accessibilité et de l’universalité puisqu’il va de soi que ce ne sont pas tous les parents qui seront en mesure d’assumer les coûts reliés à la surfacturation. »
Des heures d’ouverture qui ne correspondent pas aux besoins
De plus, la CSQ et la FIPEQ-CSQ considèrent que le jugement rendu public hier met en lumière qu’il existe une problématique concernant les heures d’ouverture dans les services de garde, car elles ne semblent pas correspondre aux besoins réels des parents. La solution doit viser à accroître l’accessibilité et l’universalité en maintenant le tarif à 7 $ et non à augmenter systématiquement la surfacturation aux parents et ainsi alourdir leur fardeau financier.
D’autre part, la FIPEQ-CSQ constate que certains choisissent délibérément d’avancer les heures d’ouverture et de fermeture afin d’obliger un maximum de parents à payer un supplément pour l’utilisation des heures dont ils ont réellement besoin. « Avec cette pratique, il est faux de prétendre à un service à 7 $ car, dans les faits, les parents sont pris en otage et se voient obligés de payer beaucoup plus. Nous demandons au gouvernement d’agir promptement, car il y a un danger d’abus de la part d’autres services de garde qui seraient tentés de faire de même », affirme Sylvie Tonnelier, présidente de la FIPEQ-CSQ.
« C’est extrêmement décevant puisque ce sont des milliers de parents qui risquent de faire les frais de ce jugement. Il est évident que la tentation sera forte pour d’autres services de garde de se tourner vers cette solution facile pour régler leurs problèmes financiers sur le dos des parents. Ce qui n’a aucun sens », explique Mme Chabot.
La solution pour protéger les principes d’accessibilité et d’universalité
De son côté, la 1re vice-présidente de la CSQ, Louise Chabot, croit que le gouvernement n’aura pas d’autres choix, s’il veut protéger les principes d’accessibilité et d’universalité, d’accroître le nombre de places à 7 $ dans le réseau public des CPE et de financer des heures d’ouverture permettant une meilleure conciliation famille/travail. « Dans un premier temps, il est évident que le gouvernement doit en appeler pour envoyer le message que l’accessibilité et l’universalité sont des principes sacrés de la société québécoise. Dans un deuxième temps, en parallèle aux recours juridiques, ce même gouvernement doit se pencher, avec les représentantes et les représentants des services de garde, pour trouver des solutions afin d’éviter que le montant de 7 $ ne le soit qu’en apparence. »
En ce qui a trait au développement annoncé des 20 000 places supplémentaires dans le réseau des services de garde au Québec, la CSQ et la FIPEQ-CSQ demandent qu’elles soient faites dans le réseau public puisqu’on constate aujourd’hui avec la surfacturation, que de véritables places à 7 $, ne peuvent se développer que dans les lieux où les réels besoins des parents sont pris en considération.