Le président de la FSAC-CSQ, Juan-José Fernandez, s’est dit fortement préoccupé notamment par les changements qui affectent les organismes communautaires et les organismes à but non lucratif (OBNL) depuis quelques années. « Les politiques néolibérales adoptées depuis de nombreuses années par les gouvernements successifs à Québec ont perverti la mission initiale des organismes communautaires, autant dans la nature de leurs services que dans leurs pratiques de gestion. C’en est rendu à un tel point que plusieurs de leurs dirigeantes et dirigeants se comportent comme si ces organismes, dont ils sont les patrons, étaient leur propriété alors qu’un grand nombre d’entre eux sont presque exclusivement financés par des fonds publics », a dénoncé Juan-José Fernandez.
Des mesures pour aider les travailleuses et travailleurs
Le secrétaire général de la FSAC-CSQ, Laurent Thivierge, a précisé pour sa part que, dans un tel contexte de changements, il est urgent que le gouvernement adopte des mesures pour aider davantage les travailleuses et les travailleurs d’organismes à but non lucratif. « La reconnaissance du droit à la syndicalisation des travailleuses et des travailleurs doit s’étendre à une plus grande participation du syndicat dans les prises de décision de l’organisme. À cet égard, tout organisme à but non lucratif devrait avoir l’obligation de réserver un siège à un représentant syndical au sein de son conseil d’administration, comme c’est d’ailleurs le cas dans certains pays industrialisés. Ce serait tout à fait normal pour des organismes qui encouragent la vie participative et démocratique », plaide Laurent Thivierge.
Représailles et congédiement illégal
Au cours de cette même rencontre, le Syndicat de l’action collective - région Montréal (SAC-MTL-CSQ) a profité de l’occasion pour remettre au député le jugement qui condamne l’organisme Accueil liaison pour arrivants (ALPA) à réintégrer sa présidente, Julie Félix, qui avait été congédiée pour activités syndicales. Cette dernière a expliqué qu’à partir du moment « où la directrice Marie-Laure Konan a su que j’étais au cœur de la campagne de syndicalisation, elle a décidé de me le faire regretter. Elle a ainsi orchestré une pseudo-réorganisation à la suite de laquelle elle devenait ma supérieure hiérarchique pour pouvoir m’épier et contrôler tous mes faits et gestes. Finalement, même si elle savait que j’étais enceinte, elle n’a pas hésité à me congédier sans préavis. Et maintenant qu’un jugement a été rendu en ma faveur, l’employeur ne m’a toujours pas contactée et indemnisée. Il ne respecte pas le jugement, ni les délais qui y sont prévus ».
De son côté, Serge Rousseau, de la Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve (TQHM), a raconté au porte-parole de QS comment il a été cavalièrement congédié tout juste avant la période des Fêtes. Il faut savoir que ce dernier est membre du comité de négociation, et le syndicat est convaincu que les motifs frivoles invoqués par l’employeur ne sont qu’un prétexte pour exercer envers lui des représailles pour activités syndicales. Le Syndicat du personnel des organismes communautaires (SPOC-CSQ) a d’ailleurs déposé une plainte en vertu du Code du travail, et des représentations légales seront faites dans quelques jours dans ce dossier.
Un gouvernement muet face au sérieux dossier de SOS violence conjugale
Finalement, la rencontre a aussi permis d’aborder avec le député le dossier très difficile de SOS violence conjugale. On a rappelé que les négociations entre le syndicat et la direction traînent maintenant depuis des années. L’employeur a même mis en demeure les déléguées syndicales à la suite de l’envoi d’une lettre aux ministres Isabelle Charest et Simon Jolin-Barrette pour dénoncer le climat de travail. Le syndicat continue de réclamer une médiation en relation de travail offerte par le ministère du Travail. Laurent Thivierge se demande « comment il se fait que ce même gouvernement caquiste se soit montré sensible aux allégations qui ont visé le climat de travail à Hockey Québec l’an dernier alors qu’il demeure sans réaction face au dossier tout aussi problématique de SOS violence conjugale. La ministre est-elle plus sensible au sport national qu’à la condition des femmes ? », questionne-t-il.
La Fédération des syndicats de l’action collective (FSAC-CSQ), le Syndicat du personnel des organismes communautaires (SPOC-CSQ) et le Syndicat de l’action collective - région Montréal (SAC-MTL-CSQ) ont qualifié de très positive cette rencontre avec le député de Hochelaga-Maisonneuve.
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