Si le temps consacré au travail invisible et non rémunéré touche encore davantage les femmes, il n’est pas rare que celui des personnes assistées sociales soit accompagné, non pas d’une prime, mais de pénalités financières. Le règlement d’aide sociale est écrit de sorte que dans plusieurs situations, les gestes d’entraides à eux seuls peuvent être suivis de dettes lourdement salées pour les prestataires d’aide sociale.
C’est actuellement le cas d’une personne qui a contacté le regroupement national, le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ). « Encore dernièrement, une personne n’étant pas sur l’aide sociale a témoigné à notre regroupement national que depuis quelques années suite à une prescription de son médecin, il devait avoir le soutien sans interruption d’un proche aidant pour lui prodiguer certains soins et assurer une surveillance de son état. Cela nécessite évidemment qu’ils cohabitent ensemble. L’aidante, sur l’aide sociale, s’est fait accuser d’être en couple avec la personne qu’elle aide. On parle d’une dette de près de 40 000$ pour avoir aidé une personne gravement malade. Ce genre de situation, qui peut sembler marginale, arrive malheureusement trop souvent C’est complètement aberrant » s’indigne Véronique Salmon une des Portes-Paroles du groupe.
ll appert que les soins nécessitant un soutien soutenu de la part de cette femme et la cohabitation ont donc servi de prétexte à l’aide sociale pour déclarer ces personnes en couple. Puisqu’ une personne proche aidante ou des colocataires sont susceptibles de recevoir un avis de décision de l’aide sociale leur annonçant que leur prestation sera amputée, voire annulée, en raison d’une situation de vie maritale. En encourageant ces personnes en situation de pauvreté à rester seule, « cette injustice les prive d’une aide mutuelle qui pourrait améliorer leur qualité de vie », souligne Denyse Thériault aussi porte-parole de la journée.
La campagne de sensibilisation est organisée par ROSE du Nord et l’ADDS-QM, des groupes membres du FCPASQ qui revendique que chaque personne exclue du marché du travail reçoive son propre chèque d’aide sociale afin de garantir l’autonomie économique, le droit d’aimer et le respect de la vie privée de chacun et de chacune. Cela commence par offrir des conditions économiques suffisantes permettant réellement à ces personnes de s’en sortir.