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Santé

Santé et services sociaux - La CSQ, la FSQ et la F4S sonnent l'alarme !

QUÉBEC, le 24 sept. 2014 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations de la santé, la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) et la Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux (F4S-CSQ), désapprouvent totalement les orientations que semble vouloir prendre le gouvernement Couillard en accentuant une fois de plus les compressions dans un réseau de la santé déjà en manque de ressources et en improvisant une crise de structure plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes.

Telle est la réaction exprimée aujourd’hui en point de presse par la présidente de la CSQ, Louise Chabot, accompagnée de Claire Montour, présidente de la FSQ-CSQ, et de Claude de Montigny, président de la F4S-CSQ. Les trois leaders syndicaux réagissaient aux nombreuses rumeurs qui circulent depuis quelques jours : compressions budgétaires, abolition des agences de santé et de services sociaux, fusions d’établissements.

« Encore une fois, le gouvernement est atteint de structurite aiguë, pendant qu’il laisse se détériorer les conditions de travail du personnel, menace la qualité des services en plus de réduire l’accessibilité aux soins et services de santé », dénonce Louise Chabot, présidente de la CSQ.

Une image volontairement faussée du réseau

La Centrale accuse d’ailleurs le gouvernement Couillard, dont le ministre Gaétan Barrette, de véhiculer auprès de la population une image tronquée du réseau de la santé et des services sociaux pour justifier des mesures irresponsables.

« On nous parle d’augmentation des coûts du réseau mais on ne dit jamais que cela est dû en grande partie à des causes extérieures. En effet, ce qui augmente le plus, ce sont les médicaments dont les coûts sont fixés par des entreprises privées qui s’enrichissent à même les deniers publics. Même chose avec les dépassements de coûts des PPP qui devaient être la solution d’avenir, et j’en passe », de s’exclamer Louise Chabot.

La présidente de la CSQ rappelle d’ailleurs à nos ténors de la compression qu’après le Nouveau-Brunswick (3 944 $) c’est au Québec (3 952 $) que le coût par habitant est le plus bas par rapport à la moyenne canadienne (5 458 $).

Un gouvernement qui renie la mission de son ministère

Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, qui s’apprêtait à rencontrer le sous-ministre de la Santé et des services sociaux, a tenu à rappeler la mission du ministère, soit « de maintenir, d’améliorer et de restaurer la santé et le bien-être des Québécoises et des Québécois en rendant accessible un ensemble de services de santé et de services sociaux, intégrés et de qualité, contribuant ainsi au développement social et économique du Québec ».

« Au nom de la sacro-sainte austérité budgétaire, ce gouvernement est en train de renier le fondement même de la création du ministère de la Santé et des services sociaux. Ce ministère existe avant tout pour assurer le bien-être de la population et cette raison d’être devrait l’emporter sur toute considération financière ou autre », affirme Claire Montour.

Non au discours fataliste de l’austérité

Dans cet esprit, la leader syndicale refuse de créditer le discours fataliste du gouvernement. « Les dépenses publiques constituent un investissement social rentable. Il faut maintenir, voire financer plus adéquatement les services publics de santé et les programmes sociaux. Une réduction du financement public se traduira forcément par une privatisation accrue des services, une augmentation des diverses formes de tarification et une accessibilité plus limitée pour un nombre croissant d’individus. Les seuls gagnantes d’un tel scénario sont les entreprises privées, qui attendent dans l’ombre depuis longtemps, pour mettre la main sur nos services et deniers publics », martèle Claire Montour.

Un scénario tristement burlesque

De son côté, le président de la F4S-CSQ qualifie de burlesque l’intention d’abolir un certain nombre d’agences de santé pour accentuer la centralisation de la gestion au détriment des régions, de leur population, de leur réalité et de leurs besoins.

« Le gouvernement profite d’une méconnaissance de la population sur le rôle des Agences et sur les services importants qu’elles rendent pour lui faire avaler leur abolition partielle sous prétexte d’économie. En réalité, il ambitionne d’économiser 220 millions de dollars, une somme relativement peu importante sur un budget de 32,3 milliards mais qui représente beaucoup pour les régions touchées. En effet, la disparition des Agences représente des centaines d’emplois perdus dans l’économie des régions au profit d’une centralisation vers les grands centres », constate Claude de Montigny.

Des décisions qui affecteront la santé des régions

Ce dernier rappelle que la santé économique d’une région affecte directement la santé des individus qui y habitent.

« De nombreuses études démontrent que des gens en situation d’insécurité économique ont beaucoup plus de risques de développer des problèmes de santé et des maladies graves. Comment un gouvernement qui prétend se préoccuper de la santé de ses citoyens peut-il causer lui-même du chômage dans les régions et affecter par le fait même la santé de celles et ceux dont il aura en plus le culot de réduire les soins et services de santé desquels ils risquent d’avoir encore plus besoin ? C’est d’un burlesque triste et désemparant », ironise Claude de Montigny.

Le président de la F4S renchérit en soutenant que la centralisation va inévitablement nous mener à une iniquité dans la dispensation des services entre les régions, de même qu’à l’intérieur d’une même région.

Des solutions à portée de main

En terminant, la présidente de la CSQ réitère les solutions maintes fois proposées par l’organisation syndicale pour assurer le maintien et la survie de nos services publics :

 Réviser en profondeur la fiscalité ;

 Mettre à profit l’expertise du personnel dans la recherche de solutions ;

 Cesser le recours à la sous-traitance (agences et PPP) ;

 Recréer des collectifs de travail multidisciplinaire ;

 Stabiliser la main-d’œuvre ;

 Accroître le nombre de postes à temps complet ;

 Instaurer un régime universel d’assurance-médicament.

« Nous ne cessons de proposer des solutions, tant dans les milieux qu’au niveau national. Même si, localement, les administrateurs arrivent rapidement à des solutions en s’appuyant sur le personnel, notre gouvernement peine à s’inspirer des alternatives que nous lui présentons. Pourtant, il serait grand temps qu’il change de stratégie puisque celle qu’il tente de nous imposer n’a jamais fait ses preuves », conclut Louise Chabot.

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