Le personnel enseignant du SEHY relève quotidiennement, dans les classes et dans les écoles, plusieurs problèmes majeurs, comme le manque de ressources humaines qui se fait cruellement sentir chez les élèves en difficulté. Violence, bris de matériel et désarroi des employées et employés devant des besoins d’élèves non comblés sont aussi leur lot quotidien.
De plus, la politique d’achats groupés et les incommensurables pertes de temps qu’elle engendre sont un casse-tête quotidien pour les enseignantes et enseignants. Il faut attendre des mois pour de simples commandes de matériel dont les profs ont besoin rapidement pour leurs projets avec leurs élèves. Aussi, plutôt que d’acheter des produits domestiques, la Commission scolaire achète des produits toxiques à usage industriel plus dangereux et qui doivent être manipulés avec un équipement spécialisé. « Les enseignantes et enseignants ont compris depuis longtemps que cette bureaucratie, voire cette avalanche de formulaires, n’est d’aucune efficacité et d’aucune économie. Au contraire, nous risquons plutôt de créer des drames, comme dans l’histoire du vicaire qui met le feu au presbytère en faisant fondre des bouts de chandelles », illustre Éric Bédard, président du SEHY.
Au surplus, il est plutôt paradoxal que la CSVDC impose au personnel enseignant cette politique d’achats d’un côté alors que, de l’autre, une direction d’école impose à un enseignant d’utiliser un cahier d’exercices. « Les parents ont dû payer 15 $ pour ce cahier, même si l’enseignant souhaitait plutôt utiliser un volume déjà disponible à l’école, et ce, sans frais supplémentaires pour les élèves. Or, la direction d’école a refusé ! Cent cinquante élèves se sont donc retrouvés avec un cahier d’exercices qu’on force leur enseignant à utiliser, en contravention de l’article 19 de la Loi sur l’instruction publique. C’est une atteinte à l’autonomie professionnelle de l’enseignant », argue M. Bédard.
Finalement, en ce qui concerne les mains tendues au SEHY, tel que le prétend le Conseil des commissaires, les représentantes et représentants du SEHY constatent chaque jour que ce ne sont là que de belles paroles qui ne se sont jamais matérialisées. En effet, les règles des contrats de travail prévoient que la CSVDC doit fournir au SEHY un certain nombre d’informations pour lui permettre de faire son travail et de s’assurer, justement, du respect des règles. Malheureusement, plusieurs informations auxquelles le SEHY a droit sont refusées aux officiers syndicaux qui en font la demande, notamment, des informations permettant de faire respecter les règles d’embauche de personnel assigné directement aux services aux élèves.
C’est donc afin de remettre les pendules à l’heure en ce qui concerne les prétentions des représentants de la CSVDC, que les représentants du SEHY, accompagnés de dizaines d’enseignantes et enseignants, se rendront ce soir, à 19 h 30, à la réunion du Conseil des commissaires, au 55, rue Court à Granby.
Le SEHY représente environ 1 800 enseignantes et enseignants dont environ 1 500 sont permanents, à contrats ou à la leçon.