« On aura beau élaborer toutes les nouvelles politiques du monde sur papier, promettre mer et monde en matière de soins à domiciles, si l’on n’ajoute pas de ressources professionnelles, les gens vont continuer à attendre longtemps pour des services de base, s’insurge la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Les intervenants psychosociaux, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes affectés aux soins à domicile sont déjà à l’extrême limite de ce qu’ils peuvent offrir, sans parler des proches aidants, à bout de souffle. Cette nouvelle politique est totalement déconnectée de la réalité ! »
À partir du 17 novembre prochain, les établissements de santé qui ne parviendront pas à retourner à domicile les personnes en attente d’hébergement (Programme PHPE) en huit jours seront pénalisés à coup de 1000 $ d’amende par jour. La nouvelle politique oblige les CSSS à « intensifier » les soins à domicile pour ces patients, dont les profils sont beaucoup plus complexes. Les listes d’attente en services à domicile sont déjà très longues. « Si on y ajoute les PHPE, on ne s’en sortira pas. Il est évident que les personnes qui sont déjà en attente de services seront pénalisées au profit des personnes en attente d’hébergement. En clair, ça veut dire qu’une personne à qui on a promis un bain par semaine risque fort de ne pas l’obtenir. Pendant ce temps, les personnes qui ne seront pas suivies verront leur état de santé se dégrader et risquent de passer par l’urgence pour obtenir les services auxquels ils ont droit. Est-ce vraiment la voie que veut emprunter l’Agence de Montréal ? »
L’APTS participera aux consultations parlementaires sur le document : L’Autonomie pour tous, livre blanc sur la création d’une assurance autonomie et y défendra l’universalité et une accessibilité accrue aux services à domicile.