Cette semaine dans Presse-toi à gauche, André Frappier incite Québec solidaire à maintenir une présence minimale à l’Assemblée nationale, Lutte commune rappelle qu’il n’y a pas d’urgence à régler les négociations dans le secteur public dans le contexte actuel et Yvan Perrier analyse les tractations entre les directions syndicales et le gouvernement dans ce dossier.
André Frappier analyse la crise sanitaire actuelle et y voit l’accélération de la crise économique qui nous pends au nez depuis un certain temps déjà. De fait, il parle des risques « de la gestion néolibérale à résoudre ou à trouver minimalement des solutions à une crise de longue durée dont ils ont toujours ignoré les causes et pour laquelle, au final, les solutions seront antisociales. » Il plaide pour que Québec solidaire joue le rôle véritable d’opposition alors que la direction du parti semble plutôt se limiter à incarner un relais des propos de la CAQ.
Le collectif Lutte commune croit que dans le contexte actuel, il n’y a rien à gagner à précipiter les négociations avec l’État et qu’il est préférable d’attendre après la crise du coronavirus. Le rôle des employé.e.s du secteur de la santé dans la crise actuelle lui donnera sans doute une crédibilité dans la population afin de faire fléchir la CAQ dans ces négociations. La crise révèle l’importance d’un secteur public fort. Et la CAQ va évoquer le sentiment d’urgence pour régler rapidement et imposer ses orientations. Dans ce contexte, le collectif incite à reporter ces négociations au moment ou les salarié.e.s pourront se mobiliser pour appuyer leur cause, ce qui est impossible actuellement.
Yvan Perrier craint des négociations accélérées entre les centrales syndicales et le gouvernement. Ces négociations se déroulent derrière des portes closes sans que les principaux concerné.e.s, les salarié.e.s des services publics et parapublics ne soient consulté. Le gouvernement est avantagé par la réponse positive de la majorité des directions syndicales à son invitation à accélérer les négos. Il invite à une mobilisation large afin de « briser le pattern qui veut que les hausses de salaire ne dépassent jamais le taux d’inflation établi par la Banque du Canada. »
De plus, Yves Bergeron craint les dérives autoritaires que pourrait permettre la situation de crise actuelle, Bernard Rioux dénonce la gestion antidémocratique de la crise par les Etats capitalistes et par les gouvernements Trudeau et Legault en particulier, Guillaume Hebert croit que « le retour à la normale n’et pas une option » et incite à lire régulièrement le blogue de l’IRIS à ce sujet, Pierre Mouterde croit que la gauche politique devrait profiter de la situation pour « créer des contre-pouvoirs sociaux » pour donner plus de force aux efforts actuels de l’État à conjurer la pandémie, Marc Bonhomme évoque des mesures qui devraient être mises en place afin de faire en sorte que le 1% ne profite pas de la situation pour conforter son pouvoir et le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-nationale dénonce le fait que les femmes sont en première ligne des combats comme celui contre le coronavirus alors qu’on rogne leurs conditions de travail et de vie en société.
Sur la scène interntionale
Quatre articles concernent le coronavirus. Nous avons tenté de choisir des angles peu abordés sur le sujet soit : des leçons à tirer du coronavirus, la notion d’union sacrée, l’impact sur les femmes, le jeu de l’extrême droite américaine.
Nous terminons par un plan d’action clair pour résister politiquement aux abus politiques des méthodes de gestion du coronavirus.
Concernant le coronavirus
Dans cet article , Daniel Tanuro tente de nous dresser un tableau de la situatin mais à partir de ce que le virus nous apprend : « Le virus nous parle. Il nous dit que nous avons besoin de solidarité, de générosité et de mesure. Il nous dit que l’austérité, la privatisation et la rentabilisation à tout va sont criminelles, surtout dans la santé. Il nous dit aussi qu’il est possible d’initier une vraie diminution radicale des émis-sions de gaz à effet de serre, de l’ordre de 7% en base annuelle. A une condition : produire moins et transporter moins. »
L’auteur poursuit sa comparaison avec la situation actuelle et les exigences sociales pour baisser les gaz à effet de serre. Les mesures contre le virus montre que c’est possible pour les gouvernements de mettre en place des mesures sociales pour sauver la planète. Et l’argument voulant que les gens ne veulent pas changer est présentement démenti.
En fait le virus dit beaucoup de choses sur les inégalités sociales face au virus, sur l’économie en priorité de la santé publique, sur les gouvernements à leur solde. Et toujours en parallèle avec l’écologie « Le changement climatique est infiniment plus dangereux que l’épidémie. Il risque de faire monter le niveau des mers de plus de dix mètres. Si nous n’agissons pas très vite, il rendra la Terre inhabitable pour des centaines de millions d’humains et d’innombrables non-humains, sans retour en arrière possible. Les plus pauvres, les plus faibles en paieront les frais. »
Et en conclusion le virus dit encore de « … cesser de nous croire plus forts que la nature dont nous faisons partie. Il nous dit que le productivisme capitaliste nous a conduits au bord du gouffre et que les maîtres du monde ne nous sauveront pas : ils se sauveront, eux, aux dépens des pauvres, des exploité.e.s, des opprimé.e.s et de nos libertés. »
La réflexion, dans ce deuxième et tout court article, porte sur la stratégie de tous les gouvernements actuellement de l’union sacrée.
Les auteurs (MEHRDAD VAHABI, NICOLAS DA SILVA, PHILIPPE BATIFOULIER) la définissent ainsi : « Pour faire face au malheur en situation de crise, l’union sacrée est censée estomper les différences entre les membres de la patrie. Le malheur est conçu comme un évènement frappant de façon aléatoire la population. Nous serions tous concernés, à égalité. L’union sacrée serait utile face à la maladie. En effet, qu’y a-t-il de plus universel et donc de plus unificateur que le risque de mort devant la maladie ? »
Les auteurs brisent ce mythe d’unité citoyenne en posant les inégalités sociales face au virus « La maladie n’est pas aveugle. L’État non plus : alors que les plus pauvres sont les plus malades notre système de santé est plus couvrant pour les plus riches qui ont les assurances santé les plus protectrices. Les inégalités sociales et les inégalités de santé se cumulent. »
Et en petite conclusion qui ouvre grand nos esprits « Il faut cependant se méfier de l’étatisation et de l’union sacrée qui sont un danger pour la démocratie dans leur tendance séculaire à invisibiliser la conflictualité sociale »
L’auteure a voulu montré l’impact du virus sur les femmes. Premier constat, le virus vise les personnes les plus âgées et les plus faibles. Les femmes sont majoritaires dans cette catégorie :
« La Banque mondiale estime quant à elle que 20% des personnes les plus pauvres sont handicapées (soit 16% de femmes, celles-ci représentant 80% des plus pauvres). En plus de souffrir de désavantages multiples (viols, stérilisation forcées,…) liés à leur situation, ces femmes ont moins accès aux soins. Concernant les personnes âgées, sur le seul sol français, les femmes représentent 16,62% de la population totale (5 760 401) contre 12,63% d’hommes »
L’auteure poursuit les exemples. Ce qui est intéressant, c’est que les exemples font état de conditions peu souvent mises de l,avant dans les impacts pour les femmes comme par exemple la situation des femmes en régions suite, par exemple en France, des coupures en santé et de la réorganisation des services.
Elle traite aussi des personnes oubliées « Abordons brièvement le cas des personnes oubliées par les dirigeants politiques : migrants en situation irrégulière, prisonniers, SDF… qui ont difficilement accès aux services de santé, à tous les besoins utiles à la survie quotidienne dont la nourriture. Les hommes sont majoritaires parmi les sans abris. Mais, en France, alors que deux personnes sans domicile sur cinq sont des femmes, chez les moins de 30 ans, cette proportion est égale : les femmes sont aussi nombreuses que les hommes (48%) ».
Autre impacts décrits ; celui du lien avec les enfants, les personnes âgées « Les gardes d’enfants sont majoritairement prises en charge par des mères (seules ou accompagnées) ou des grands-mères (idem), ce qui renforce leur vulnérabilité : moins de revenus, moins de retraite, moins de temps à consacrer à leurs propres soins, augmentation de leur toxicité financière (faute de moyens pour prendre en charge les frais non couverts par l’assurance maladie, elles ne peuvent plus suivre leurs traitements et cet abandon augmente alors le risque d’aggravation des symptômes). »
EN vue de conclure l’auteure insiste pour que les femmes voient le jeu des gouvernants de jeter la pierre et les responsabilités sur le dos des femmes. Les femmes ne doivent pas vivre en coupables.
« Ne nous laissons pas prendre à ce piège d’un capitalisme patriarcal dominant outrancier »
État-Unis. comment l’extrême-droite tire parti du Covid-19 ... dans l’ombre de Trump
Cet article nous fais connaître une réalité souvent occultée concernant les États-Unis soit le rôle de l’extrême droite. Avec le coronavirus, cette droite a augmenter son action autour de récits apocalyptiques pour aller chercher du soutien financier. « Ces récits utilisent la peur pour rapprocher les adeptes, permettant aux dirigeants de diriger les actions de ces derniers, et peut-être de les escroquer. »
Les groupes les plus extrémistes en profite aussi pour recruter des membres à la suprmatie blanche terroriste. Cette extrême droite veut profiter de la déstabilisation de la situation pour recruter mais surtout pour mousser leur message face aux incapacités de l’État.
Les théories racistes, les théories de complots chinois, les théories pour faire tomber Trump foisonnent. Trump avec ses tergiversations sur le virus, son retard à voir la gravité de la situation, ses tweets ambigus a aidé cette droite en action. Cela en vue de la prochaine campagne présidentielle « Donald Trump a donc cherché à attribuer la faute à différents « ennemis », de manière à conforter son programme politique et à amplifier son audience à l’extrême droite ».
Coronavirus : les 11 mesures d’urgence proposées par la France insoumise
Comme nous ne voulons pas que la réflexion porte uniquement sur les constats de la situation de la pandémie du coronavirus mais invite aussi à l’action, nous avons retenu cet article qui est en fait le programme d’action proposé par la France insoumise.
La déclaration commence par nommer que « La violence de la situation change le cours de l’histoire. Les règles de fonctionnement de la société telle que nous la subissons nous ont exposés au risque et nous condamnent au désastre humanitaire si nous n’en changeons aussitôt que possible. .. »
Des axes de revendicationssont ainsi mises de l,avant au nombre de 11 :
« 1. URGENCE « SANTÉ » : 10 milliards tout de suite !
2. URGENCE « PROTECTION » : 1 salarié, 1 masque
3. URGENCE « PRÉCARITÉ » : Assurer le nécessaire
4. URGENCE « SALAIRES » : 100% du salaire habituel pour les salariés et du revenu mensuel moyen pour les indépendants
5. URGENCE « ALLOCATIONS » : Stopper le décompte des jours de chômage
6. URGENCE « MAINTIEN DES DROITS » : accès à l’IVG & hébergement d’urgence
7. URGENCE « RÉQUISITION » : protections, équipements, logements, nourriture
8. URGENCE « CULTURE ET INFORMATION » : accès aux journaux et suspension des poursuites pour streaming
9. URGENCE « SCOLARITÉ » : Éviter de bricoler
10. URGENCE « JUSTICE ET PRISON » : protéger les personnes
11. URGENCE « SPÉCULATION » : anticiper la crise économique à venir »
Chacun de ses axes exposent le problème social qui remet les droits citoyens en question puis des revendications concrètes sont présentées pour mobiliser les groupes, organisations et militants et militantes.
Voici un intéressant exercice pour se remobiliser sur les vrais enjeux.
Bonne lecture
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