Édition du 1er avril 2025

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Rencontre prébudgétaire : La CSQ demande des investissements de 1,5 milliard en éducation

« Les carences au primaire et au secondaire dans le secteur public minent les efforts en vue d’assurer la réussite scolaire du plus grand nombre tandis que le sous-financement des établissements d’enseignement supérieur atteint maintenant des niveaux alarmants qui risquent de causer des retards qu’il sera très difficile de combler. Une nouvelle impulsion en éducation s’impose »

Voilà ce qu’affirment les porte-parole de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et six fédérations de l’éducation affiliées à la CSQ qui ont présenté, aujourd’hui en conférence de presse, les ressources publiques nécessaires pour réussir la mission éducative du Québec à la veille des consultations prébudgétaires de la ministre des Finances.

Pour la CSQ et ses fédérations, les réinvestissements nécessaires à une mise à jour en éducation devraient s’élever à 1,5 milliard de dollars. Alors que le gouvernement prépare son budget et qu’en mars le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) arrive au terme de son plan stratégique 2005-2008 qui est loin d’avoir permis l’atteinte des objectifs en matière de réussite scolaire, la CSQ et ses fédérations de l’éducation demandent au gouvernement d’entendre leur message et de prendre en considération les besoins criants du milieu.

La CSQ et ses fédérations souhaitent retrouver dans le prochain budget de l’éducation, en plus des sommes requises pour la couverture des coûts de système, les divers montants déjà promis au secteur de l’éducation tant par le gouvernement fédéral que celui du Québec. Elles demandent aussi au gouvernement de réserver pour l’éducation le quart des 406 millions en péréquation additionnelle annoncés en décembre 2007. Enfin, la CSQ demande l’injection de 156 millions de plus pour la mise à jour des services éducatifs.

700 millions pour le préscolaire, le primaire et le secondaire

Pour mieux desservir un peu plus de 1,3 million de jeunes et d’adultes qui fréquentent les établissements d’enseignement, la CSQ et ses fédérations ont évalué les besoins à 700 millions, ce qui est l’équivalent d’une injection de près de 15 000 éducateurs (professionnels, enseignants, techniciens et autres personnels de soutien) en début de carrière, soit 13 % de plus que l’effectif actuel. Cette somme représente ce qui serait dépensé de plus dans les commissions scolaires du Québec s’il y avait la même dépense par habitant que la moyenne canadienne.

Au préscolaire, au primaire et au secondaire, les efforts doivent être intensifiés pour assurer la réussite scolaire, réduire le décrochage et accroître le soutien aux enfants en difficulté, augmenter l’aide et l’encadrement pour les enfants de milieux défavorisés. Mais il faut aussi voir à améliorer la qualité du français, mieux intégrer les nouveaux arrivants, accroître le soutien aux adultes en formation, élargir la formation professionnelle et les programmes de recyclage pour les travailleuses et les travailleurs sans emploi.

« Ce ne sont pas les défis qui manquent, par exemple, la réduction de la taille des classes constitue une approche qui a fait ses preuves en Ontario, ces dernières années, pour accroître la réussite scolaire. L’ajout de ressources professionnelles et techniques, en nombre trop restreint présentement pour fournir le soutien nécessaire aux enfants et aux adultes en formation présentant des difficultés, s’impose aussi », affirment les représentantes et les représentants du réseau préscolaire, primaire et secondaire.

305 millions pour l’enseignement collégial

Le réseau des cégeps est toujours aux prises avec d’importantes insuffisances financières qui compromettent la réalisation de sa mission dans toutes les régions du Québec. Une étude de Pierre Malouin, l’ancien directeur général du financement de l’enseignement supérieur au MELS et de l’économiste Pierre Fortin, de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), arrivait à la conclusion que le sous-financement du réseau s’élevait à 305 millions, en 2005-2006.

Les carences du financement ont conduit les cégeps à diminuer l’offre des programmes offerts, à réduire les services professionnels et de soutien, à surcharger les enseignantes et les enseignants et à ne pas remplacer le personnel ou à le maintenir dans la précarité d’emploi. « En plus d’être confrontés aux difficultés de sous-financement actuelles, les cégeps manqueront de ressources humaines et financières pour répondre aux besoins créés entre autres par les étudiantes et les étudiants ayant des difficultés particulières, physiques ou scolaires et pour faire face aux exigences reliées aux nouvelles conditions d’admission », confirment les représentantes et les représentants du collégial.

400 millions pour l’enseignement universitaire

En comparant leur capacité financière avec celle des autres établissements analogues du Canada, les universités québécoises ont évalué leur sous-financement annuel chronique à 375 millions, en 2002. Aujourd’hui, le sous-financement doit dépasser les 400 millions. Cela, c’est sans compter ce qui sera nécessaire pour résorber les déficits accumulés qui dépassent les 400 millions.

100 millions pour l’aide financière aux étudiantes et aux étudiants

Pour la CSQ et ses fédérations, il est essentiel que l’aide financière aux étudiantes et aux étudiants soit bonifiée, dans des proportions semblables aux investissements projetés dans l’offre de services, ce qui représenterait 100 millions. « Nous sommes également convaincus que les sommes prélevées auprès des étudiantes et des étudiants sous forme de hausse des frais de scolarité doivent leur être retournées. C’est une question de justice sociale », affirment les représentants de la CSQ.

Un investissement étalé sur une période de trois ans

Les organisations syndicales proposent qu’étant donné l’ampleur des réinvestissements envisagés, ceux-ci pourraient être étalés sur une période de trois ans. En plus de couvrir les coûts de système et de traduire les engagements de financement de l’éducation pris par les gouvernements tout au long de l’année dernière, et même avant, le prochain budget devrait amorcer la relance souhaitée. L’augmentation du budget de l’éducation serait donc de l’ordre de 925 millions, correspondant à une majoration de 6,9 %.

Profil de la CSQ et des fédérations

La CSQ est la plus importante organisation syndicale en éducation. Elle compte près de 155 000 membres, dont plus de 100 000 en éducation. Les six fédérations de l’éducation affiliées à la CSQ seront représentées par Paula Duguay, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Jean Falardeau, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), Diane Cinq-Mars, présidente de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Marie Racine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (F.P.S.E.S) (C.S.Q.), Mario Beauchemin, président de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), Bernard Bérubé, de la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ).


Source : CSQ- Montréal, le 3 février 2008.

Mots-clés : Communiqués

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