La FECQ dénonce la fermeture de l’Ordre à la prendre sa part de responsabilité et réclame des actions pour assurer que les étudiant.e.s en soins infirmiers - tant les candidat.e.s qui ont passé l’examen en cause que celles toujours en formation - disposent d’une chance équitable d’accéder à la profession. En aucun cas la méfiance de l’OIIQ envers le DEC qualifiant en soins infirmiers ne doit obstruer sa mission de protection du public.
« La réponse essentiellement défensive de l’Ordre semble venir d’un désir de se déresponsabiliser face aux constats du commissaire bien plus que d’un objectif de redressement des torts commis envers les personnes étudiantes en échec et auprès du public en attente de services. » soulève Maya Labrosse, présidente de la FECQ.
Quelle justice pour les 500 personnes recalées inutilement ?
Dans le rapport d’étape paru mardi, le commissaire révèle que 500 personnes candidates ont été mises techniquement en échec à la suite de l’examen septembre 2022 en raison d’une note de passage élevée injustifiée. La recommandation d’effectuer un recalcul des résultats sur la base d’un nouveau seuil, relayée par la présidente du Conseil du trésor Sonia Lebel, a été balayée du revers de la main par l’OIIQ. L’attitude irrévérencieuse de l’Ordre à cet égard empêche de redresser un tort causé à 500 personnes étudiantes qui auraient pu contribuer pleinement depuis des mois à un système de santé qui en a besoin plus que jamais.
La déconnexion de l’Ordre est toutefois plus profonde, particulièrement envers l’expertise infirmière issue du réseau collégial : le comité ayant maintenu la note de passage élevée responsable de cette injustice ne comptait aucune infirmière détentrice uniquement d’un DEC en soins infirmiers. Tout cela s’inscrit, rappelons-le, dans le contexte où une vaste proportion des candidat.e.s soumis.e.s à l’examen ciblé soulève un manque de clarté des questions incluses dans celui-ci. Devant l’ensemble de ces éléments, la FECQ déplore la posture de l’OIIQ qui ne rend aucune justice aux 500 personnes recalées de manière injustifiée et qui ont eu à se soumettre inutilement à un processus de reprise.
Les risques d’un nouvel examen imposé sans consultations
La Fédération soulève également des questionnements quant au désir de l’Ordre d’imposer l’épreuve utilisée au Canada anglais et aux États-Unis, le NCLEX-RN, à titre de substitution à son examen habituel dès 2024. Cette initiative de changement de fond, dévoilé quelques heures seulement après la parution du rapport d’étape du commissaire, n’a pas attendu que la vérification spéciale de ce dernier soit complétée. Qui plus est, il ne semble pas qu’elle se base sur une consultation rigoureuse et holistique des milieux étudiants et d’enseignement. La FECQ invite à la prudence face à une modification si brusque des modalités d’admission à la profession.
« Avant de mettre un tel changement en œuvre, il est essentiel que la population étudiante soit préparée et prise en compte dans cette modification, si celle-ci se révèle réellement pertinente. Bien que l’Ordre ait un positionnement hostile envers la formation collégiale en soins infirmiers, nous les invitions à faire preuve de bonne foi et à s’assurer que le NCLEX-RN soit adapté aux réalités de la formation technique dispensée dans les cégeps, dont le modèle est unique au monde. », déclare Mme Labrosse.
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